Navigation Cho-Yaba

 

Cinema
Chroniques

Warning: Cannot modify header information - headers already sent by (output started at /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/cinema.php3:4) in /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/chroniques/films/2ldk.php3 on line 10
2LDK

2LDK

Yukihiko Tsutsumi, 2002

avec Eiko Koike, Maho Nonami

2LDK fait partie du projet Duel, avec le film Aragami de Ryuhei Kitamura (Versus). Duel consistait à réaliser deux films sur le même principe et partageant les mêmes moyens de production. Ce principe était également celui d'un duel entre deux personnes dans un lieu clos. Yukihiko Tsutsumi a choisi de faire s'affronter deux colocataires dans un appartement.

Les deux femmes qui partagent l'appartement sont toutes deux aspirantes actrices mais leurs personnalités sont diamétralement opposées. Une est économe dans le pur style de l'étudiante bûcheuse (Eiko Koike) tandis que l'autre (Maho Nonami) gagne énormément d'argent par des moyens que l'on devine peu chastes et aime à s'offrir des accessoires de luxe. Un petit incident, elles sont toutes deux amoureuses du même homme, va les conduire à un combat jusqu'à la mort.

Ce type de formule assez simple nécessite beaucoup plus qu'un simple un talent de mise en scène. Au contraire de Aragami qui sombre dans l'ennui faute de véritable scénario, 2LDK s'appuie avant tout sur les dialogues et ses deux actrices. Tsutsumi nous l'avait déjà montré avec son court métrage Hikiji du projet Jam Films, il possède un talent indéniable pour l'humour noir et sait parfaitement gérer le rythme de ses réalisations. Habitué à cela par sa longue expérience à la télévision et dans le clip, il se montre autant à l'aise sur un format très court que sur une durée plus longue, comme les soixante-dix minutes de 2LDK (terme qui désigne un type d'appartement au Japon).
Des disputes anodines du début à la confrontation physique d'une violence inouïe sur la fin, il n'y a pas un seul temps mort dans 2LDK. Conscient des limites du scénario, Tsutsumi l'enrichit avec des petits épisodes bienvenus qui, de plus, donnent plus de profondeur aux personnages. Ainsi la riche colocataire est traumatisée par la mort de la femme d'un de ses amants qui s'est suicidée avec son bébé lorsqu'elle a appris l'adultère de son mari. En outre, il utilise intelligemment la parodie avec, par exemple, des références à Sasori (de la série de films Female Convict Scorpion) ou avec un mémorable et hilarant combat au sabre.

Yukihiko Tsutsumi à qui l'on peut peut-être reprocher de ne faire que de l'entertainment se montre néanmoins extrêmement doué en ce domaine. Son film est diablement bien construit, très drôle et rythmé. De plus, il révèle Eiko Koike, habituellement plus célèbre pour sa poitrine que pour un quelconque talent d'actrice.

 

© Novembre 2002