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All Night Long 3

ALL NIGHT LONG 3 : ATROCITIES (Trashcan rapist)

Katsuya Matsumura, 1996

avec Yui Kawana, Ryôka Yuzuki.

(Je dois tout d'abord préciser que j'ai vu le film en VO non ST, ce qui n'en gène pas vraiment la compréhension.)

La série des All Night Long est un cas rare au cinéma. Le premier film (All Night Long) était plutôt violent, mais contrairement à l'usage, le deuxième était carrément furieux, à un tel point qu'il n'a pas pu sortir en salles au Japon, même dans une version expurgée. En général, dans ce genre de cas, si l'on veut continuer la série, on met la pédale douce sur ce qui fait mal. Ce n'est pas du tout ce qui s'est passé ici : Matsumura a tourné en vidéo et pour la vidéo un film absolument terrible, entraînant des plaintes de la part des vidéoclubs, et causant l'arrêt rapide de sa distribution.

On retrouve ici l'univers commun aux deux autres films, celui des adolescents ou jeunes adultes. Le "héros" est un jeune homme mal dans sa peau et sans relations sociales réelles. Faire un résumé détaillé du film serait raconter son évolution d'un "fétichisme des poubelles" jusqu'au massacre en passant par la torture... je vous laisse découvrir l'étendue des dégâts.

Ce qui frappe en premier dans All Night Long 3, c'est sa noirceur et son incroyable brutalité. Contrairement aux Cat. 3 de HK, pas question de laisser le spectateur respirer à coups d'humour bien lourd. Ce qui l'attend est plutôt une longue descente aux enfers, et le malaise augmente continuellement.
La réalisation est bonne, et si l'image vidéo choque un peu aux premières images, on oublie bien vite d'y faire attention, et même, cette particularité participe à l'ambiance du film.

Mais All Night Long ne se contente pas d'être l'ultime film d'horreur. C'est aussi une attaque contre un système ultra-violent : pas de contact humain, mais des humiliations envers ceux qui sont faibles ou différents, des viols... l'exercice du pouvoir en tant que structure sociale, et que le plus fort gagne. Celui qui cherche ici des gentils n'en trouvera pas, juste des bourreaux et des victimes. Et certains font partie des deux catégories, comme le personnage principal, qui va apprendre à exercer sa volonté sur les autres et tomber du coté des bourreaux.

Enfin, ce qui ne gâche rien, les acteurs sont bons, et particulièrement le rôle principal, pas évident. Dire que Matsumura est pessimiste relève de l'euphémisme. A ranger quelque part entre Orange Mécanique et Peter Sotos.

5 / 5

 

© Riton Mai 2001