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Timeless Bottomless Bad Movie

TIMELESS BOTTOMLESS BAD MOVIE

Jang Sunwoo, 1997

Contrairement à ce qu'on l'on pourrait croire à la vision de ce film, il n'est pas l'oeuvre d'un jeune cinéaste à peine sorti de l'école. Jang Sunwoo avait déjà 45 ans à l'époque et filmait depuis 1986.

Timeless Bottomless Bad Movie est un faux documentaire sur la jeunesse en Corée de Sud et plus particulièrement la petite délinquance à Séoul, aux petites frappes qui se prennent pour des rebelles. Le film s'intéresse également aux autres laissés pour compte, à ceux que le capitalisme à exclu de fait de la société coréenne.
Du fait même de sa forme de faux documentaire, Timeless... laisse sceptique le spectateur. Les scénettes qui s'enchaînent sont censées montrer le quotidien de jeunes délinquants qui ressemblent finalement à tous les jeunes délinquants urbains de nos sociétés capitalistes et industrialisées. Mais elles sont en fait rejouées par des acteurs qui ont eux-même écris le scénario et qui en sont les protagonistes. Difficile de véritablement accordé un crédit quelconque à ce qui nous ait montré même si l'on ne doute pas vraiment de la réalité des faits.
De plus, en s'intéressant uniquement à ces jeunes sans les opposer à ce qui les conduit à un tel comportement, l'exercice apparaît un peu vain et on tombe assez rapidement dans le sensationnalisme. La forme même renvoie à la culture "clip", décrédibilisant par la même le propos du réalisateur. D'autant plus que le film est long, beaucoup trop long. On frise le radotage mais Jang Sunwoo à force de filmer ces jeunes parvient à faire ressortir quelques moments de vérité, lorsque les jeunes semblent soudain se confier. Le film devient un vrai documentaire et donne à Timeless... parmi ses meilleurs moments.
Les autres sont lorsqu'il filme d'autres exclus de la société, mais eux le sont involontairement contrairement à la rébellion récupérée des jeunes, et les nombreux SDF de Séoul. Le film prend cette fois l'aspect d'un véritable documentaire puisque Jang Sunwoo se contente de filmer, de questionner un peu les exclus sans les mettre en scène. Probablement du fait de cette absence de mise en scène, le film devient limpide et cruel et en dit bien plus long sur l'état de la société coréenne que les tentatives précédentes. On retiendra une superbe scène où un chanteur interprète une chanson populaire aux paroles explicites de sa voix écorchée tandis que défilent les images de clochards. Quelques regards croisent les paroles du chanteur, pour un effet peut être un rien appuyé mais dont la sincérité est réelle.

On aurait certes préféré un vrai documentaire qu'un film au montage épileptique et faussement "jeune", qui oscille sans cesse entre la fiction et le documentaire et qui donc emprunte à tout le mauvais côté du journalisme lorsqu'il devient sensationnaliste. Mais l'ensemble reste convaincant en dépit de sa longueur.

© Octobre 2001