Navigation Cho-Yaba

 

Cinema
Chroniques

Warning: Cannot modify header information - headers already sent by (output started at /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/cinema.php3:4) in /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/chroniques/films/beggars.php3 on line 10
King of Beggars

KING OF BEGGARS

Gordon Chan, 1992

avec Stephen Chau, Sharla Cheung Man, Richard Ng Man-Tat, Chan Wai Yee, Chu Norman, Lin Wei, Wong Chung, Chan Bak Cheung, Cheng Lawrence, Wong Hin Mung, Lai Bei Dak.

Tandis que Lee Lik Chi a réalisé parmi les meilleurs Stephen Chau (King of Comedy, God of Cookery, From Beijing With Love,...) et que c'est encore lui que l'on retrouve comme réalisateur du récent Shaolin Soccer ; c'est Gordon Chan qui a réalisé ce film plus ancien mais qui déjà marquait la naissance d'un style très particulier : un savant mélange de comédie et de thèmes plus sérieux, non exempt d'une bonne dose de violence.

Chan (Stephen Chau) est le fils surprotégé d'une riche famille. Talentueux dans les arts martiaux, il est néanmoins analphabète au point de ne pas savoir écrire son nom. Sa richesse lui permet cependant de faire illusion. Un jour, dans un bordel, il rencontre Yushang (Sharla Cheung) dont il tombe amoureux. Mais Yushang, fille du "Roi des mendiants" a des projets d'assassinat sur le dangereux Chui. Chan décide de devenir le meilleur étudiant de l'Empereur pour conquérir le coeur de Yushang. Mais il va s'opposer à Chui, bien plus puissant que lui. Le voilà condamné à devenir mendiant et à voir le coeur de Yushang lui échapper.

Pour être tout à fait franc, on ne rit pas à se pisser dessus durant King of Beggars, qui réserve cependant quelques passages hilarants, notamment grâce aux pitreries de Stephen Chau, décidément un des plus grands acteurs que Hong Kong ait connu. Le comique permet surtout de dédramatiser certaines situations et d'enrober un discours plus social, fortement présent tout au long du film, et certainement trop présent.
Le film gagne en sérieux ce qu'il perd en légèreté en voulant se montrer un peu trop démonstratif. Stephen Chau interprète un personnage arrogant, convaincu de son intelligence, dont le statut n'est bâti que sur la richesse, qui va connaître la déchéance avant de sauver l'Empereur - une trame générale qui deviendra classique dans la filmographie de Stephen Chau. Sa motivation, sa joie de vivre et sa soif de justice vont lui permettre de prendre sa revanche. Reprenant le parcours classique des films de kung-fu, Chan va même parvenir à inventer un nouveau style de kung-fu, celui de l'homme qui dort. Chan va apprendre l'humilité et que tout ne tombe pas tout cuit dans son assiette. S'il apprend énormément au contact des mendiants, il va lui même leur apporter ses connaissances - qui sont en fait plus un mélange de ruse, de roublardise et de pragmatisme. C'est ainsi qu'il leur apprend à ne pas croire en de fausses idoles et les pousse à faire valoir leurs droits. A l'Empereur qui lui dit être inquiet de la force des mendiants, Chan lui répond que s'il sait amener le pays à la richesse, il n'y aura plus de mendiants.
Ce discours louable aux consonances sociales dont est empreint le film, est un peu trop pesant et nuit à la comédie pure, voire au drame. Plus tard, dans les futurs films de Stephen Chau, les passages dramatiques/sérieux ne constitueront qu'un aspect bien limité du film - le couple de Forbidden City Cops par exemple, ou seront exclusivement concentrés dans le personnage principal lui-même, qui constitue l'élément dramatique le plus courant chez Stephen Chau. Et fait également la force et crédibilité de ses personnages, qu'il affinera tout au long de ses films.

King of Beggars était visiblement doté d'un budget confortable et les scènes d'affrontement sont très réussies et, comme à l'accoutumées, parfois très violentes. Il s'agit certainement d'une comédie un peu décevante, mais reste un film très agréable où l'action remplace le comique, pour un résultat des plus satisfaisants.

 

© Septembre 2001