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Bi Chun Moo

BI CHUN MOO

Young-jun Kim, 2000

avec Kim Hee-sun, Shin Hyun-june, Jung Jin-young.

Dans la série des blockbusters coréens, Bichunmoo est le troisième après Shiri et Tell Me Something. Sorti durant l'été 2000 dans son pays d'origine, le film a écrasé la plupart de ses concurrents. Si on peut être content qu'un film local puisse battre sur leur terrain les superproductions hollywoodiennes, on ne peut s'empêcher de rester extrêmement critique envers ce qui reste une production purement commerciale.

L'histoire est basée sur une bande dessinée populaire de Kim Hye-rin de la fin des années 80. De six long volumes, il en reste un film de moins de deux heures. Autant dire que c'est plutôt du condensé !

De plus, pour satisfaire aux nécessités coréennes d'une distribution en salle, le film a été ramené au dessous des deux heures. Cinq scènes ont été coupées qui se révèlent, pour certaines d'entre elles, indispensables à la compréhension du film : (1) présentation de deux personnages principaux, (2) information du changement de nom de Jinha, (3) information du fait que Jinha s'est rangé du côté anti-Mongols, (4) description de la stratégie d'attaque du groupe, et (5) explications sur les origines des dix hommes qui accompagnent Jinha.

Les informations sont tirées de l'excellent site www.koreanfilm.org. Les images sont du site www.coolala.com.

L'histoire se déroule en Chine durant le règne de la dynastie Yuan, le film est centré autour du personnage de Jinha (Shin Hyun-june, le méchant dans The Gingko Bed), un étudiant des arts martiaux Bichunmoo, et de Sullie (Kim Hee-sun), la fille d'un général mongol. Les amants se retrouvent éloignés suite à la mort de la mère de Sullie et l'intervention de prétendants va définitivement les séparer.

L'ambition affichée du film est de réaliser un divertissement s'inspirant des wuxiapian de Hong Kong, période du début des années 90. Pour cela, le réalisateur n'a pas hésité à faire appel à Ma Yuk-shing (A Chinese Ghost Story), pour diriger les scènes d'action. L'ensemble du film a été tourné en Chine, inscrivant définitivement Bichunmoo sous le genre wuxiapian. Les combats sont d'ailleurs l'aspect le moins critiquable d'un film qui souffre par ailleurs de nombreux défauts.

D'abord, au niveau du scénario. Forcé de raccourci la saga épique originale (voir cadre), l'histoire s'avère à la fois extrêmement simpliste (amour contrarié, clans qui s'affrontent pour récupérer des secrets d'arts martiaux, amitié impossible, vengeances et trahisons) et paradoxalement confuse (personnages sortis d'on ne sait trop où, multiples personnages secondaires, sauts du coq à l'âne sans transitions, manques d'explications). Ajoutons à cela que le film se traîne un peu pour parvenir à une scène finale à la fois peu impressionnante et d'une longueur insoutenable.

Heureusement, les combats apportent un certain rythme et même s'ils restent peu originaux, ils n'en sont pas moins très réussis. On regrette simplement que, certainement pour des raisons de censure, le réalisateur ait préféré des explosions (nombreuses) de personnages ressemblant à des explosions poussiéreuses de statues de pierre, au réalisme de gerbes de sang et d'effets gores plus percutants. De plus, le film va parfois emprunter au pire du cinéma de Hong Kong (Stormriders en tête) pour quelques effets spéciaux dispensables.

Bichunmoo, s'il est vu comme un film pour teenagers (c'est ce public qui a plébiscité le film en Corée) présente toute les qualités nécessaires pour en faire un spectacle divertissant. Par contre, il aura du mal à convaincre ne serait-ce que les amateurs de wuxiapian, autres que ceux qui pensent que le genre se limite à Tigre & Dragon.

 

© Mars 2001