Une femme, Tachibana Akemi, en prison raconte à ses codétenues son histoire. Elle était la tête d'un groupe de yakusas femmes dont la particularité était d'avoir chacune une partie de dragon tatouée dans le dos. Mais une femme qu'elle avait rendu aveugle accidentellement lors de l'exécution d'un contrat réapparaît avec une troupe de cirque. Les assassinats des femmes commence avec pour particularité le scalp de leur tatouage...

On a beau savoir que c'est un film de Teruo Ishii et que l'on peut donc s'attendre à tout, en plus d'une bonne réalisation, Blind Woman's Curse reste souvent très surprenant.
Le film débute pourtant de façon assez classique et se termine comme tout bon chambara, dans le sang et un attendu combat final. Mais ce serait mal connaître Teruo Ishii que de croire qu'il pouvait s'en tenir simplement au chambara. Le film est donc truffé de personnages plutôt allumés au milieu desquels trône l'imperturbable Tachibana (Meiko Kaji, impériale comme d'habitude). C'est donc plus à une sorte de pot-pourri hallucinant - sorte de pot belge cinématographique, qu'à un film que l'on a à faire. Les ingrédients en sont un humour très particulier, des scènes étranges avec un bossu hippy nécrophile, une femme zoophile, du fantastique - film de fantômes, de l'action, de l'érotisme, du sang, de l'horreur, et une bonne dose de psychédélisme - notamment une scène de danse très colorée.

Bref, Blind Woman's Curse est tout sauf un film conventionnel et on regrette que Teruo Ishii semble avoir eu quelque peu de mal à rendre l'ensemble très cohérent.
Surtout, la présence de Meiko Kaji est occultée pendant une bonne partie du film au profit des personnages secondaires. La dernière partie n'en est que donc plus surprenante avec un retour au chambara classique - quoique très violent et sanglant, et un superbe affrontement final.

© Janvier 2002