Navigation Cho-Yaba

 

Cinema
Chroniques

Warning: Cannot modify header information - headers already sent by (output started at /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/cinema.php3:4) in /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/chroniques/films/branded.php3 on line 10
Branded to Kill

BRANDED TO KILL (Koroshi no Rakuin)

Seijun Suzuki, 1967

avec Jo Shishidoh Mariko Ogawa, Mari Annu

Branded to kill fait partie de ces films intrigants, dont on a juste entendu parler, et qui par la sortie du tout dernier film de son auteur Seijun Suzuki (Pistol Opera), motive plus encore la découverte de son oeuvre mythique. Et que dire d'autre si ce n'est que Branded to Kill est l'un des films les plus classes qu'il m'ait été donné de voir.

Hanada est le tueur numéro 3 dans l'univers des tueurs à gages. Il est interprété par Jo Shishido, l'homme aux joues de hamster - paraît-il qu'il s'est fait faire des implants dans les joues pour accentuer son charisme cinématographique. Obsédé par le riz et le sexe, Hanada n'hésite jamais à lever la main sur sa femme. Celle-ci commanditera son assassinat. Mais Hanada n'est pas le tueur numéro 3 pour rien, et il ne vaut mieux pas chercher les embrouilles avec lui. Sa femme l'apprendra bien assez tôt. Il fera ensuite la rencontre d'une femme fatale, Misako (Mari Annu), qui lui proposera un contrat des plus délicats. Mais Hanada rate sa cible, et devient désormais la cible des autres numéros. Ingénieux et malin, il arrivera à se débarrasser de ces autres numéros qui l'entoure. Mais bientôt, il devra se confronter au mystérieux numéro 1 qui a des méthodes bien particulières.

Datant du milieu des années 60, dans un somptueux noir et blanc, Branded to Kill reste aujourd'hui ce qu'il y a de mieux dans le film de confrontation entre tueurs. Nous sommes ici à des années lumières du pénible Full Time Killer, qui reprenait en partie la trame du classique de Suzuki, le tueur numéro 2 veut devenir le numéro 1. Mais tout ceci en faisant des allusions à des films tels que Leon ou Point Break... triste. Les costards de Branded to kill, ses femmes en bikini et l'humour noir sont les ingrédients de ce film pop qui le rend intemporel dans le sens où il n'est en aucun cas démodé. Mais il devient aussi une trace de cette époque révolue qui n'existe aujourd'hui que dans des remaniements plus ou moins laborieux du genre. Des films comme Reservoir Dogs de Tarantino, le Ghost Dog de Jarmusch ou encore le dernier Soderbergh, Ocean's Eleven, des films en costard donc, en sont la preuve.

Un peu trop pillé, Seijun Suzuki réclame aujourd'hui de nouveau ses lettres de noblesse, et nous gratifie d'une nouvelle oeuvre, Pistol Opera, remake de son Branded to Kill, 35 ans après, mais sans son charismatique Jo Shishido. Pour info, Pistol Opera fait les beaux jours des festivals du moment (Rotterdam, Bruxelles...), et Branded to Kill vient d'être réédité en DVD anglais.

Branded to Kill est un film à voir en mémoire de ce cinéma d'antan, et pour se rendre compte à quel point les années 60/70 nous ont offert ce qu'il y a de mieux en matière de cinéma.

4/5

© Tom.D Mars 2002