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The Cat

Nam Nai-choi, 1992

avec Philip Kwok, un chat noir, Gloria Yip Wan Yee, Waise Lee Ji Hung, Christine Eng Wing Mei.

Amis de la série Z, bonjour! Avant de tenter de vous raconter le scénario hallucinant de The Cat, je tiens à vous avertir tout de suite que vous entrer dans un domaine où la nullité est si affligeante qu'elle en devient intéressante à la manière d'un Plan 9 from Outer Space de Ed Wood.

Pour simplifier, disons qu'un chat extraterrestre maître en arts martiaux, le "général", une jeune fille (Christine Eng) et un homme tous deux également extraterrestres viennent chercher sur Terre un artefact conservé dans un musée à HK, l'"Octagon" afin de détruire une créature maléfique menaçant leur planète d'origine. Malheureusement celle-ci les poursuit sur Terre. De plus, du fait des dégats collatéraux de cette créature et suite au vol de l'artefact dans un musée, un policier (Waise Lee) va se charger de l'enquête aidé par sa petite amie (Gloria Yip).

Ce qui surprend d'emblée, outre le scénario débile (signé, entre autres, Gordon Chan), c'est très certainement le peu de professionalisme de Nam Nai-Choi. Sans parler des effets spéciaux, c'est l'ensemble du film qui est filmé n'importe comment. Ainsi, une scène se passant en pleine nuit fut sans aucun doute tournée en plein jour puisque l'on voit clairement la lumière filtrer à travers les volets. Ce qui rend totalement ridicule l'utilisation par le policier d'un briquet pour s'éclairer puisque la pièce l'est parfaitement, d'autant plus qu'il dispose du fameux briquet MagLite. Dans une autre scène suivant l'angle de vue de la caméra, la pièce se trouve soit éclairée soit plongée dans l'obscurité. Enfin, à un autre moment, un personnage utilise son briquet (le même que précédemment) pour s'éclairer et les ombres projetées sur le mur proviennent d'une source lumineuse opposée. Enfin, le montage fait alterner des scènes tournées visiblement à plusieurs mois d'écart.

Parlons également des effets spéciaux. Tout d'abord le monstre de l'espace. Celui-ci se présente basiquement comme un amas énorme de chair et de fibres polymorphe se déplaçant soit en rampant soit en lévitant. Il est parcouru par une sorte de courant électrique et a la capacité de brûler ce qu'il touche, d'ingérer ses victimes (avant de les recracher dans un état lamentable) et même de prendre possession d'un corps humain. On verra même qu'il peut se métamorphoser en une sorte de Blob géant (taille d'un immeuble) puis de tête gigantesque! Le ridicule ne tue pas mais nous fait bien rire surtout lors de la scène finale ou le monstre de pâte à modeler est animé image par image rendant cette scène particulièrement lamentable. Face à lui le chat à fort à faire mais c'est sans compter sur ces capacités martiales et son pouvoir de bonds impressionants. Une des scènes les plus stupéfiante est certainement le combat qui l'oppose à un molosse. Outre l'utilisation de peluches pour certains plans, le pauvre chat a visiblement été régulièrement projeté dans les airs pour simuler ses bonds géants ou les effets des coups portés par le chien. Mais finalement le chat s'en sort relativement bien puisqu'il met hors d'état de nuire le molosse (qui possède, soit dit en passant, un des dix meilleurs pedigree du monde!) après l'avoir étranglé avec son collier, l'avoir lacéré à coups de griffes, électrocuté, gazé (après avoir lui-même ouvert le robinet) et enfin lui avoir fait subir une planchette japonaise! David contyre Goliath version animaux de compagnie.

Lorsque la créature maléfique prend possession d'un corps (Philip Kwok) c'est pour le transformer en un combattant suréquipé et quasiment invincible (entre Commando et Terminator) qui massacre à bout portant une dizaine de personnes à coup de grenade dans la bouche, fusil à pompe et chargeur de pistolet mitrailleur vidé dans le ventre! Ne reculant devant rien, Nam Nai-choi offre des scènes de gunfights pourries, une (et une seule) pauvre tentative d'érotisme à deux francs et des dialogues désespérants de nullité. Tout cela pour finir par une scène onirique à l'imagerie désuète et risible digne des pires navets de science-fiction. C'est à un tel point que l'on finit par tomber sous le charme de ce film qui mérite plus que l'oubli dans lequel il est tombé. Si Ed Wood a été qualifié de cinéaste le plus nul de l'histoire, on serait bien hypocrite de ne pas reconsidérer l'oeuvre de Nam Nai-choi qui dans le domaine a produit de véritables joyaux. Entre puit insondable de nullité et chef d'oeuvre de la série Z, voilà ce qu'est The Cat.

Notons enfin que The Cat a échappé à un classement en catégorie III malgré quelques scènes bien gores. Mais l'amateurisme des effets spéciaux et le scénario a du provoquer une telle hilarité chez les censeurs qu'il ne l'ont gratifié que d'un surprenant classement en catégorie II. Un spectacle pour petits et grands donc.

OU

Je remercie HK Orient Extreme Cinema pour m'avoir fait découvrir ce bijou.