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Cross Fire

CROSS FIRE

Shusuke Kaneko, 2000

avec Akiko Yada, Hideaki Ito, Ryuuji Harada, Masami Nagasawa, Yû Yoshizawa, Hidenori Tokuyama, Toshiyuki Nagashima, Kaori Momoi

Après l'hypnose avec Hypnosys, voici Cross Fire et son histoire de pyrokinésie. Les thrillers japonais semblent en être à épuiser tous les sujets possibles et inimaginables. Pour le meilleur (Kaïro) et pour le pire... Mais notons que cette fois, le réalisateur n'est pas un inconnu puisqu'il s'agit du réalisateur des trois Gaméra les plus récents.

Junko, jeune fille possédant le pouvoir de pyrokinésie, décide d'en faire usage pour venger un collègue dont la soeur a été violée et assassinée par une bande de jeunes voyous. Arrêté, l'un d'eux use de l'influence de son père pour échapper à la justice. Et lorsque d'autres filles sont assassinées sans que l'inspecteur Ishizu n'y puisse rien, l'enquête s'épaissit et ne semble pas être une simple histoire d'une bande de tueurs en liberté.

Ce n'est certainement pas la frayeur ni l'originalité qui vous cloueront à votre siège. Néanmoins, Cross Fire a la bonne idée d'éviter de trop exploiter le pouvoir de pyrokinésie pour se concentrer plutôt sur l'enquête policière, bien que somme toute assez classique. Ici, pas de grandes théories pompeuses sur l'origine des pouvoirs mais une question, posée en filigrane tout au long du film : quand on possède de tels pouvoirs, peut-on, et comment, en faire usage ? Et même sur ce point, le film tente de répondre plus généralement en se demandant s'il est justifié, dans certaines circonstances, de chercher à vouloir faire justice soi-même. Tout cet aspect du film est donc intéressant, en tant qu'il tente de s'éloigner de la trame habituelle de ce type de thrillers. Évidemment, Cross Fire étant un film avant tout commercial et sans ambition politique, la réflexion reste assez plate mais permet cependant d'élever un peu le débat.

Cross Fire reste un thriller et en conserve de nombreux aspects, notamment dans la psychologie des personnages (l'enquêtrice est un classique du genre, l'héroïne également ainsi que les nombreux personnages secondaires) et dans le traitement puisque sur une enquête d'apparence simple, viennent se greffer des ramifications insoupçonnées, donnant lieu à quelques rebondissements. On retrouve également l'usage de quelques images-chocs de corps calcinés avec notamment une séquence très réussie, tournée en vidéo, qui apporte un réalisme indéniable à la scène.
C'est d'ailleurs la scène la plus convaincante surtout qu'il faut supporter en échange, quelques passages particulièrement mauvais et ringards (une scène de baiser sous la neige et un visage en superposition sur des flammes !). Le film vise un public bien particulier et cela se ressent tout du long.

Visiblement mis en difficulté par ses propres questionnements, le film choisit le spectaculaire au profit de la réflexion dans un final qui escamote les réponses attendues et où les effets pyrotechniques sont complétés par des effets numériques du plus bel effet. La toute fin semble être un clin d'oeil sinon à Vidéodrome, en tout cas, à Cronenberg. D'ailleurs la déformation des corps sous l'emprise du pouvoir de Junko est clairement influencée par tous ces films basé sur des pouvoirs psy (ESP).

Un film sympathique, bien qu'un peu long, qui ravira les fans de X-Files. Malheureusement, le manque d'originalité dans le traitement comme dans le sujet, risque de vite lasser les habitués à des thrillers fantastiques de bien meilleur calibre, comme il en a été fait il y a presque trente ans.

 

© Juin 2001