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Fist of Legend

FIST OF LEGEND

Gordon Chan, 1994

avec Jet Li, Yasuaki Kurata

Soyons franc, je trouve totalement surfaite l'admiration dont bénéficie Bruce Lee, qui n'a tourné dans pratiquement que des navets et dont les propos étaient du JCVD en plus intelligible, c'est donc avec un scepticisme certain que j'ai abordé ce Fist of Legend, remake de La Fureur de Vaincre.

Le scénario reprend la même base que l'original, à savoir Chen Zhen (Jet Li) qui quitte le Japon où il fait ses études pour la Chine, lorsqu'il apprend la mort de son père adoptif et maître de kung-fu. Il débarque à Shanghai dans les années 20, alors que le Japon se montre de plus en plus belliqueux. Il affronte alors divers combattants japonais. Gordon Chan ajoute une idylle entre Chen Zhen et une japonaise, fille du ministre de l'éducation.

Fist of Legend prend la pari, gagnant, d'abandonner nombre des aspects les plus abjects du film avec Bruce Lee, notamment un puissant racisme anti-japonais. Il en prend même le contre-pied en tombant parfois dans l'excès inverse. Un japonais méchant et toujours équilibré par la présence d'un gentil compatriote et Chen Zhen agit avec mesure lorsqu'il se bat, dans un respect de son adversaire toujours présent en dépit de la haine qu'il peut éprouver. Il trouvera d'ailleurs en un grand maître japonais un adversaire respectable avec lequel il partage une conception commune des arts martiaux. Leur combat reste le passage le plus intéressant même s'il tire en longueur et s'égare dans des discussions simplistes sur les arts martiaux. A croire que l'on a à faire à un documentaire à portée éducative.
Le film est également imprégné d'un puissant discours pacifiste (là encore avec la présence du maître japonais) qu'on ne peut que difficilement critiquer. Par contre, la répétition est finalement agaçante. Heureusement, laisser à chacun la chance de s'exprimer dans sa langue est une belle et simple leçon de tolérance, loin des caricatures souvent de mise dans les films de ce genre.
Autre tentative ratée, c'est celle d'apporter un peu de romantisme à l'ensemble avec cette rencontre tirée par les cheveux de Chen Zhen avec Mitsuko, la gentille japonaise.

Pour ce qui constitue l'âme et le seul intérêt du film, à savoir les combats, j'avoue avoir été extrêmement déçu. Très techniques dans l'ensemble, ils évitent toutes fioritures (comme le dit un des personnage à propos des arts martiaux), sont beaucoup trop rapides pour être pleinement appréciés et sont d'un réalisme douteux. Cela apparaît principalement dans l'utilisation intempestive de câbles, beaucoup trop apparente pour être crédible. Bref, c'est long, ennuyeux et répétitif. Mise à part le combat initial et l'utilisation d'une ceinture lors du combat final.
Si l'on peut apprécier Fist of Legend à sa juste valeur, c'est certainement dans l'influence qu'il aura sur des productions plus modernes et notamment Matrix. Et sur les jeux vidéos même si sur ce point, je ne m'y connais pas assez pour véritablement croire qu'aucun jeu vidéo avant 1994 ait été bâti sur la même base. Ce serait donc plutôt l'inverse. Ce monstrueux militaire japonais est définitivement un personnage surréaliste de jeu vidéo !

Passons rapidement sur la fin niaise et à pleurer par son caractère convenu. Bref, difficile de vraiment trouver la raison pour laquelle ce film a été tant encensé. Mais tout comme certains s'acharnent à fustiger un soi-disant consensus à propos de films appréciés à la fois par le public et par la critique (voir David Martinez dans DVDVision ou même Serge Kaganski dans Les Inrockuptibles), ils feraient mieux de s'attaquer aux fausses idoles au lieu de nous bassiner avec leurs "Films of Légende" surfaits.

 

© Juin 2001