Navigation Cho-Yaba

 

Cinema
Chroniques

Warning: Cannot modify header information - headers already sent by (output started at /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/cinema.php3:4) in /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/chroniques/films/follow.php3 on line 10
The Follow

THE FOLLOW

Wong Kar Wai, 2001

avec Adriana lima, Clive Owen, Mickey Rourke

Publicité ou court métrage ? Avec ses 6 minutes 30 secondes et des contraintes de montrer le plus possible des véhicules de la marque allemande BMW, on peut se demander si The Follow mérite notre attention. Mais à l'heure où In the Mood for Love est pillé par une publicité pour un parfum (on est proche du plagiat total), soyons indigent. Certes, les détracteurs de WKW lui reprocheront toujours de faire des films qui ressemblent plus à de longs clips publicitaires qu'à des longs métrages de cinéma et que donc, The Follow s'inscrit dans la lignée de l'oeuvre de WKW. Loin de cette sentence quelque peu extrémiste, In The Mood for love a prouvé définitivement le talent incontestable de WKW, qui s'affirme comme le plus grand réalisateur de HK de sa génération. Voyons si The Follow peut réconcilier amoureux du cinéma et consommateurs d'engins chers, meurtriers et polluants.

Un homme (Clive Owen) est chargé de suivre une actrice de cinéma (Adriana Lima). Mais sa poursuite le conduit à s'approcher plus près de son sujet que la prudence ne lui permet.

WKW aime jouer avec sa propre image.
On lui demande de réaliser un clip comportant des voitures, il en fait une poursuite amoureuse, où deux êtres finissent pas se chercher sans se connaître, sans même le savoir. Cette danse amoureuse renvoie évidemment au thème récurrent du réalisateur, un couple qui partage des sentiments mais sans parvenir à les exprimer. In the Mood For love ne reposait quasiment que sur cela. Dans The Follow, c'est finalement assez similaire, voire de manière encore plus poussée, dans cette logique de non expression, de non communication. Un homme suit une femme et, dans une longue scène finale, compte tenu de la faible durée du métrage, finit par l'approcher. Il fallait bien le talent d'un WKW pour réussir à placer un plan fixe aussi puissant que celui-ci.
Une approche où rien n'est partagé si ce n'est le silence. L'homme ne croise pas le regard de la femme, il l'observe comme on observe quelqu'un qui dort. La communication muette n'est établie que dans un seul sens. Mais cela suffit à l'homme pour déjà commencer à connaître la femme. Sous ses lunettes de soleil, on aperçoit un oeil au beurre noir. Une accroche, sans un mot, sans un regard. Et pourtant, tout est dit.

La construction est intelligente et subtile, et WKW parvient en peu de temps à évoquer une histoire simple, avec un tact certain. La durée courte lui permet d'éviter une impasse stylistique et l'intervention de personnages secondaires donne du rythme à l'ensemble. Seul l'épilogue, un peu trop explicatif, viendrait presque nous faire regretter que le film soit si long....

Notons également que la musique est constituée d'un morceau langoureux d'un chanteur.... argentin. On ne change pas une formule qui marche !

© Mai 2001

>> Vous pouvez découvrir ce film ainsi qu'un autre de Ang Lee sur www.bmwfilm.com <<

>> les photos sont la propriété de BMW Film (www.bmwfilm.com ) <<