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Fudoh, the New Generation

FUDOH, The New Generation

Takashi Miike, 1996

avec Takeshi Caesar, Mickey Curtis, Marie Jinno, Tamaki Kenmochi, Yuichi Minato, Tôru Minegishi, Miho Nomoto, Kenji Takano, Riki Takeuchi, Shosuke Tanihara.

Zeni / Brian Addav

Brian Addav : Pour être honnête, je ne suis pas allé le voir durant l'Etrange Festival, mais l'ai visionné chez moi, Zeni ayant eu l'extrême bonté de me le prêter (avec le très intéressant Angel Dust d'ailleurs !).

Donc Fudoh, toujours de Miike, adapté d'un manga très célèbre que je n'ai pas eu la chance de lire. Et je dois dire que des trois films que j'ai vus de Miike, c'est celui qui m'apparaît le plus cohérent. Certes, on retrouve les grosses ficelles de fin de film de Miike, des trucs énormes, tellement énormes, mais faits avec tellement de sincérité que ça ne peut que plaire.

Dans Fudoh, nous assistons à la vengeance d'un jeune fils de Yakuza, dont le père a tué le frère (et donc son fils), parce que ce dernier avait ordonné une exécution sans l'accord du clan. Rien que le meurtre aurait suffi à dramatiser un enfant de huit ans, mais le père, givré avouons le, préfère la décapitation pour mieux exhiber son rachat à la tête de ses chefs. Le film commence par l'incident déclencheur, une exécution gunfight des plus givrées, puis par la punition ordonnée par le malheureux grand frère. On se retrouve ensuite dix ans plus tard pour assister à la fameuse vengeance.

Et là on peut dire que non seulement Miike sort les grosses ficelles, mais il l'accompagne de l'artillerie lourde, et d'une touche d'inventivité des plus délirantes, et jouissive par la même occasion ! Le jeune Fudoh a recruté les membres de son équipe dans sa propre classe, deux charmantes donzelles, une fan de la pétroleuse et une autre de la sarbacane spéciale Miike (pas envie de vous gâcher le plaisir non plus !), ainsi que de quelques gamins. Et ce sont eux qui ouvrent le bal. On assiste alors à l'exécution des quatre membres de la tête du clan par les comparses du jeune Fudoh. Le tout dans un délire qui ne fait commencer. On rajoute un ersatz de Bud Spencer en plus méchant qui se joint au groupe, un clan ennemi, un demi-frère coréen sorti d'un chapeau, accompagné d'un complot mondial dont on a absolument rien à battre, le demi-frère étant nettement plus dangereux, et on est parti pour une heure et demi de règlements de comptes, gunfights, bastons, le tout en bousculant les bienséances du genre. (Même les enfants y passeront !) Ce film ne restera pas dans les annales du cinéma, c'est clair, mais il est plus que sympathique, et mérite qu'on s'y attarde !

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Zeni : Riki est de retour, planquez les gosses ! Évitez-les devrais-je plutôt dire car la moyenne d'âge des tueurs dans ce film pourrait en faire un excellent film Disney. Certainement avez vous encore en mémoire les débordements sanglants de Story of Ricky (voir chronique, section Human Meat Buns) du Hongkongais Nam Nai Choi. Voici la réplique japonaise de l'adaptation au cinéma du manga de Hitoshi Tanimura mettant en scène les aventures hyper violentes de Riki Fudoh.

Le jeune Riki Fudoh est témoin du meurtre de son grand frère Ryu par son propre père. Meurtre rendu nécessaire pour sauver l'honneur du clan et éviter une guerre avec le clan Yasha. Dix ans plus tard, Riki est au lycée et est déjà un yakusa respecté et puissant. Un à un, les membres du conseil du clan qui avaient poussé le père de Riki à tuer son fils Ryu sont assassinés. Riki est bien décidé à venger son frère.

Étant l'adaptation d'un manga violent, Fudoh n'est pas avare en excès graphiques et exagérations de toutes sortes. Les personnages sont caricaturaux et sans profondeur mise à part le héros, Riki Fudoh. Une foultitude de personnages fortement typés peuple Fudoh. Leur manière de tuer ou leur signe particulier représentent à eux seuls la personnalité des différents personnages. Ainsi voit-on des gosses d'une dizaine d'années sortirent des flingues, des écolières en uniforme sortirent un pistolet-mitrailleur ou propulser des fléchettes mortelles par le vagin ! Ou encore, une jeune fille se révèle hermaphrodite, la professeur d'anglais qui vient en cours en mini jupe et hauts talons a un tatouage thermosensible, ...

Dans cette ambiance de bande dessinée rien ne nous est épargné en terme d'excès gores : un homme se vide littéralement de son sang, des gamins jouent au foot avec la tête du professeur d'anglais avant qu'un motard gigantesque ne l'explose comme une pastèque en voulant shooter dedans.... Autant prévenir tout de suite les amateurs de finesse et de bon goût : ce film en est totalement exempt.

Ce qui ne veut cependant pas dire qu'il est exempt de toute qualité, loin s'en faut! La vengeance de Riki dont on sait très bien qu'elle finira par un affrontement avec son propre père est menée crescendo, le tension montant peu à peu. Si les personnages sont très proches de personnages de bande dessinée à la limite de super héros (essayez de faire le 119 sur votre portable, l'effet est assez impressionnant), Takashi Miike s'efforce de les considérer au maximum comme des humains normaux avec seulement quelques talents particuliers. On reste dans une ambiance générale assez réaliste d'un film de yakusas avec ses relations complexes entre clans, le respect des traditions et le sens de l'honneur. Ceci est renforcé par l'aspect rapport de police donné par l'affichage des noms et fonctions de certaines personnes assassinées, par exemple. Bien sûr, dès qu'il s'agit des meurtres en eux-mêmes, certaines barrières sont allègrement franchies privilégiant le visuel au réalisme avec techniques de meurtres inédites, flots de sang et corps criblés de balles. De ce point de vue, le premier quart d'heure est tout simplement jouissif.

Fudoh représente l'exemple d'adaptation cinématographique d'un manga totalement réussie. Takashi Miike réserve les excès pour les scènes de meurtres uniquement et se concentre sinon plutôt sur l'ambiance qu'il veut malsaine. D'où des personnages dont l'activité choque par rapport à l'âge et l'apparente innocence (les enfants tueurs, la lycéenne strip-teaseuse, le professeur violent et drogué). Il reprend également un thème classique du film de yakusas avec le problème de la relève et du non respect par les générations les plus jeunes du code des yakusas.

Il est évident que ce type de film n'est pas pour tout les goûts et je vous aurez prévenu ! J'adhère personnellement totalement à ce type de films de pur divertissement à la fois de qualité (technique notamment) et original, voire déjanté. Cette folie excessive n'est admissible qu'au cinéma, et Fudoh est un must du genre. J'attends avec impatience de vous parler des autres films de Takashi Miike, un garçon qui m'a l'air fort doué.