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Gaichu

HARMFUL INSECT (Gaichu)

Akihito Shiota, 2002

avec Aoi Miyazaki, Yuu Aoi, Ryo, Tetsu Sawaki, Seiichi Tanabe

Après le passionnant Moonlight Whispers et le non moins intéressant film DV Gips, Akihito Shiota se pose comme un des plus prometteurs des réalisateurs japonais avec son nouveau long métrage : Harmful Insect.

Sachiko vit seule avec sa mère, divorcée et dépressive. S'ennuyant au lycée, elle finit par faire le mur pour tuer le temps avec un jeune voyou qui l'a un jour sauver d'un salariman pervers. Mais le voyou disparaît suite à des ennuis avec d'autres voyous. Sachiko tente alors d'aller retrouver son père.

Shiota utilise une fois de plus la jeunesse pour décortiquer cette société japonaise paradoxale car à la fois touchée par les mêmes maux qu'en Occident que refusant obstinément d'y faire face. Par le biais de Sachiko, c'est la vie d'une fille ordinaire, blessée par le divorce de ses parents et qui refuse d'accepter de rentrer dans le rang comme si de rien n'était.C'est aussi la tragédie de femmes, véritables victimes d'une société machiste et malade.
Shiota nous montre en effet la face cachée de cette société japonaise qui veut faire croire qu'elle n'a pas de problèmes. Divorce, salariman pédophile, violence, hypocrisie des gens ordinaires, il semble que ce Japon n'est pas ce qu'il prétend être. A ce titre, on peut rapprocher Shiota de Shunji Iwai - notamment avec Swallow Butterfly ou plus encore le récent All About Lily Chou Chou, mais Shiota se montre plus convaincant en débarrassant son histoire de tout élément superflu.
Reste ici une jeune fille seule avec personne à qui se confier et que l'on voit lentement s'éloigner de tout ce qui pourrait la sauver - une scène marquante montre, en contraste, son amie, qui tente de l'aider revenir à l'école, retourner à ses cours de majorette. Il semble alors que le seul moyen pour s'intégrer à la société japonaise soit d'en suivre strictement les règles, quelqu'en soit le coût, même celui d'un viol. Terrible constat d'un film qui avec la subtilité coutumière de Shiota, déjà à l'oeuvre dans Moonlight Whispers, parvient à faire ressortir toute la brutalité et l'horreur d'une vie gâchée - à noter la superbe interprétation de Ryo en mère dépressive, sans effets de manches.
En outre, ce dernier sait faire usage de tout l'immense talent de Aoi Miyazaki (la jeune fille de Eureka), qui prouve qu'elle a un bel avenir d'actrice devant elle. Sa performance ici est tout simplement époustouflante de maturité, réalisant ce lien trouble entre l'enfant et l'adulte.

© Mai 2002