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Girls Night Out

GIRLS NIGHT OUT

Sang-soo Im, 1998

avec Hee-Kyung Jin, Soo-yeon Kang, Yejin Kim.

La Corée du Sud nous a habitués, depuis quelques années, à un cinéma autant de qualité que varié. De Fantasmes à Shiri, en passant par le vétéran Im Kwon Taek, le cinéma coréen, avec le cinéma japonais, est celui qui fait le plus preuve de maturité parmi les cinémas asiatiques.

Chronique intimiste de trois jeunes amies, Girls Night Out, aborde par le biais des trois personnages, différentes conceptions du bonheur amoureux.

D'entrée, le spectateur est frappé par la crudité des paroles. Une des filles abordent, sans tabou, ses relations sexuelles et comment elle parvient à l'orgasme, les sentiments qu'elle ressent alors. Ce ton, à la fois cru et proche de la confession intime, est celui qui est conservé tout du long du film. Si l'on peut être un peu désarçonné au début, on aurait tort de n'y voir là qu'une technique du réalisateur. Le sujet est bien plus profond, intime. Intimité parfaitement rendue par la caméra, instable et proche des personnages.

Une des jeunes filles n'a jamais connu d'homme et se satisfait de la masturbation et du trekking en montagne. Elle entretient le rêve d'avoir un enfant mais refuse obstinément tout homme et veut s'en occuper seule. La seconde, vivant en couple, doute de l'amour de son petit ami et est partagée entre lui rester fidèle et construire sa vie avec lui et d'aller voir ailleurs si elle ne trouvera pas mieux. La dernière, est l'amante d'un homme mariée et ne peut plus supporter que ce dernier ne choisisse pas entre elle et sa femme. Les trois filles s'épaulent ou s'affrontent chacune recherchant sa propre voie pour atteindre le bonheur sexuel et amoureux.

Cru, Girls Night out l'est sans aucun doute, mais jamais il ne sombre dans la vulgarité. Les personnages, incroyablement crédibles, nous font partager leurs secrets les plus intimes. Cette proximité avec les personnages qui s'établit au fur et à mesure du film nous aide à les comprendre sans que jamais l'on soit tenté de condamner l'un ou l'autre. Chacune à ses raisons, ses espoirs et ses envies. Grâce à la simplicité, la justesse et la subtilité, dans l'approche des sentiments, Sang-soo Im nous livre un film fort dont je ne peux vous dévoiler l'épilogue qui conclut formidablement le film, sans vous en gâcher la vision.

Parfois comique, tragique, amer voire critique envers la société coréenne, c'est un film d'une maturité exceptionnelle à ranger, pour ce qui est de l'approche des sentiments, aux côtés des films du japonais Ryosuke Hashiguchi (Grains de Sable, Petite Fièvre à Vingt ans).


© Mars 2001