Navigation Cho-Yaba

 

Cinema
Chroniques

Warning: Cannot modify header information - headers already sent by (output started at /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/cinema.php3:4) in /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/chroniques/films/graduation.php3 on line 10
The Graduation

THE GRADUATION

Masahiro Nagasawa, 2002

avec Rina Uchiyama, Shinichi Tsutsumi, Yui Natsukawa

Difficile de faire beaucoup plus japonais que The Graduation. Film limpide, souvent très ennuyeux mais jamais complètement exécrable, il a la fadeur de ces TV Drama dont s'abreuvent les téléspectateurs japonais. En film, la formule a cependant parfois du mal à passer. Rares sont les réalisateurs qui parviennent à rendre au cinéma ce qu'ils parviennent parfois à obtenir, pour les plus talentueux, sur petit écran. Shunji Iwai fait partie de ces derniers avec un film comme April Story dont The Graduation s'inspire parfois très lourdement. Et avec ses deux heures, c'est ici l'ennui qui gagne le spectateur.

The Graduation est en fait la représentation au cinéma d'un fantasme classique de l'homme japonais qui est la base de bien des TV Drama mais aussi de longs métrages : un homme timide et renfermé (un salaryman typique) est la cible de l'amour d'une jeune femme aussi séduisante qu'entreprenante…

Masahiro Nagasawa a bien compris que cela était certainement un peu trop léger pour faire un film. Il ajoute donc une petite surprise à ce dernier mais l'ennui aura gagné le spectateur bien avant que ce dernier ne daigne encore faire semblant de s'intéresser à cette histoire d'amour entre un professeur d'université et son étudiante, qui est en fait sa fille. Même en dépit de ce sujet qui aurait pu apporter un peu de piment, The Graduation est d'une fadeur incroyable, Masahiro Nagasawa apparaissant comme un très bon artisan mais sa réalisation est plate, techniquement impeccable mais sans une once d'originalité. Un film mou qui pourtant ne déçoit pas franchement. Comme écouter une musique douce, The Graduation a plus tendance à faire se dessiner un sourire béat sur le visage des spectateurs que de les faire quitter la salle. Il y a dans le film cette dose de kawai (mignon) qui, on ne sait trop pourquoi, vous fait sentir bien mais vous donne parfois envie de voir apparaître un yakusa psychopathe pour mettre un peu de rythme.

Soyons franc, The Graduation est destiné à sombrer très rapidement dans les oubliettes du cinéma japonais, déjà bien remplies de bluettes ni bonnes ni mauvaises, tout juste mignonnes. Et sans Shinichi Tsutsumi, le salaryman de Drive, il y a de bonnes raisons de fuir ce gentil déluge de bon sentiments…
Alors comment un tel film peut se retrouver en sélection officielle du TIFF (Tokyo International Film Festival), je me pose encore la question.

© Novembre 2002