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Happy End

HAPPY END

Jeong Ji-Wu, 1999

avec Jeon Do-Yeon, Choi Min-Sik, Ju Jin-Mo.

Sur fond de comédie de moeurs , Happy End est une vision corrosive et presque subversive de la famille.

Happy End constitue, à mon sens, une des variations les plus subtiles qu'il m'ait été donné de voir sur le soap opera ou, dans une moindre mesure, la sitcom. D'abord par une absence totale de volonté parodique affichée et d'autre part, en abandonnant très vite toute référence claire au genre.

Dans Happy End, c'est le réalisme, la vraie vie, qui est mise à jour. Comme si le réalisateur s'était attaché à nous dévoiler ce qui, justement, n'est jamais montré dans un soap opera. Et pour entretenir la confusion tout en dynamitant le genre de l'intérieur, c'est l'homme qui est au foyer, qui marque un attachement maternel à l'enfant. Cest également lui l'amateur de soap opera, celui qui affectionne ce qui n'est qu'une fiction qui va vite devenir sa réalité.

Volontairement léger, Happy End n'est cependant pas une comédie bonne enfant. Car on ne rit finalement pas beaucoup contrairement à ce que pouvait laisser penser le ton du début du film, assez proche de la comédie de moeurs. Basée sur le trio mari, femme et amant, plus ici, la présence d'un bébé, la base est très classique et c'est le principal point faible du film, même s'il porte un regard intelligent sur le couple et plus généralement sur la famille. Le mari, tout comme la femme, sont dans la confusion la plus totale (la femme tentera en prenant le rôle de la femme au foyer de se retrouver) et il semble y avoir eu une erreur dans la distribution des rôles. On aurait plutôt vu Seo, le mari, avec sa voisine et amie d'enfance et Choi, sa femme, avec son amant Kim-Il. Mais la volonté, chez les deux membres du couple, de conserver la cohésion familiale à tout prix, va les conduire au drame. Seo s'applique à être un bon père de famille tandis que Choi, tout en assumant sa relation extra conjugale, interdit à Kim-Il de penser qu'elle puisse s'installer avec lui.
Une situation absurde et un jusqu'au-boutisme de la part de Seo comme de Choi de conserver la "famille", le foyer plutôt que de trouver une alternative, qui vont se payer cher, puisque Happy End se termine comme L'Anguille (Shohei Imamura) commençait, avec, pour point commun, une scène particulièrement sanglante.

Comédie amère, parfois cruelle, Happy End demeure d'une mise en scène très classique qui fait souvent perdre de sa force au propos et au côté dramatique du film. On retiendra cependant la performance de Jeon Do-Yeon, dans un rôle à la fois touchant, drôle, confus mais toujours profondément humain. Un homme simple écrasé par la douleur et le chagrin qui détruit ce qu'il aime, et qui est paradoxalement la raison pour laquelle il a agit aussi violemment, croyant pouvoir résoudre son problème.
Une fin heureuse reste une fin.

images : www.asiandb.com

© Juin 2001