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Ikinai

IKINAI

Kiroshi Shimizu, 1998

avec Dankan, Nanano Okouchi, Toshinori Omi.

Ikinai est le premier film produit par Office Kitano qui ne soit pas réalisé par Takeshi Kitano. Un film drôle et touchant sur la mort.

Aragaki (Dankan) organise un voyage touristique en car dont l'issue du parcours sera la mort. Les voyageurs sont tous des personnes voulant mettre un terme à leur existence en camouflant leur suicide en accident de la route pour faire profiter leurs proches de leur assurance-vie. Mais une jeune femme pleine de vie, Mitsuki, arrive à la dernière minute pour cette excursion qu'elle pense être un honnête voyage touristique à travers le Japon.

Hiroshi Shimizu pour son premier film peint un portrait de la société nippone à travers des instants de vie de personnages désespérés : des problèmes d'argent à la maladie en passant par la faillite et les problèmes de couple. Mais le suicide est en tant que thème principal d'un film très délicat à traiter. Hiroshi Shimizu s'en sort à merveille en donnant une part d'espoir d'une vie meilleure grâce au personnage haut en couleur qu'est Mitsuki. Mais ceci tout en restant lucide, sachant bien que l'espoir n'est que constitué de rêves qui ne sont pas sûrs de se réaliser. Et Aragaki (Dankan, scénariste du film) est là pour remettre de l'ordre dans ses sursauts de vie apportés par Mitsuki. Le film devient alors une confrontation entre le désir de vivre et celui de mourir symbolisé par les caractères propres à Mitsuki et à Aragaki.

Sans oublier les personnages secondaires qui sont aussi le centre du film. Des personnes différentes et tellement attachantes dans leur peine qui font immanquablement penser aux ouvriers de ces films anglais teintés de réalisme social (The Full Monty, Les Virtuoses ...), ou encore à des films français qui traitent aussi du désespoir social comme Les Portes de la Gloire. Des films où l'humour est une nécessité pour ne pas tomber dans le glauque ou pire la mièvrerie des téléfilms "à braire" de l'après-midi. L'humour, c'est ce qu'on retrouve bien sûr dans Ikinai (négation de "aller" en japonais). C'est un humour bien différent de celui de Getting AnyDankan y tenait le rôle principal. Dans Ikinai, nous avons plutôt à faire à des situations comiques mises en valeur par des personnages très riche dans un contexte particulier : les derniers moments de la vie.

Un petit mot pour finir, en ce qui concerne la très belle musique péruvienne du film qui fait forcément penser à celle de Kamikaze Taxi. Mais qui, ici, contrairement au film de Masato Harada n'a pas de lien direct avec l'histoire. Ce qui n'a rien de gênant pour autant.
Un film à voir.

4/5

Texte © Tom.D, Janvier 2002