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JSA

J.S.A. (Joint Security Area)

Park Chan-wook, 2000

avec Lee Byung-Hun, Song Kang-Ho, Lee Yong-Eh, Kim Tae-Wu, Shin Ha-Kyun.

Prix du jury et du public au festival Panasia en 2001, JSA est l'un des succès du cinéma coréens de l'année 2000. Sur le thème pourtant sensible des relations Nord-Sud, JSA, s'il reste incroyablement révélateur de l'état d'esprit des coréens du Sud vis-à-vis de leurs voisins du Nord, ne reste qu'un thriller politique sympathique et hollywoodien, doublé d'une histoire d'amitié poignante.

Un meurtre a eut lieu sur le Pont du Non Retour, à la frontière entre les deux Corées. Un lieutenant suisse d'origine coréenne, la séduisante Jean, est chargée de l'enquête. Interrogeant les divers protagonistes, elle va tenter de faire la lumière sur cette délicate affaire, tout en devant ménager la chèvre et le chou.

JSA a de quoi séduire la plupart des spectateurs. Un beau travail sur la photographie (même si elle paraît un peu démodée), une volonté de reconstitution des lieux dans les moindres détails, des acteurs impeccables (voire tout simplement excellent tel que le populaire Song Kang-Ho) et un scénario bien ficelé, rempli de rebondissements. Mais tout cela ne diffère guère de ce que Hollywood a pu nous offrir il y a bien des années. L'intérêt de JSA se trouve en fait ailleurs.

Le film est une véritable loupe apposée sur la conscience sud-coréenne. Non pas tant dans les pensées ou sentiments des personnages, mais surtout dans la manière dont l'ensemble du film aborde le problème de la séparation de la Corée en deux états et sur sa position vis-à-vis du régime nord-coréen.
En effet, JSA n'ose pas la moindre critique contre la dictature du Nord, reflétant ainsi parfaitement l'état d'esprit qui règne en Corée du Sud. Les coréens du Sud font tout pour ne pas "froisser" le frère du Nord, afin de ne pas compromettre les chances d'une éventuelle réconciliation. Cette attitude de "pardon" en vue de la "réconciliation nationale" est bien jolie sur la papier mais il reste difficile d'accorder les moindres circonstances atténuantes à un pays qui fait commerce de la drogue et affame sa population.
JSA, s'il s'inspire parfois trop lourdement des films qui fleurirent en pleine période de la Guerre Froide, évacue totalement tout discours d'ordre politique pour ne conserver que le contexte.

L'amateur de thrillers et d'histoires édifiantes y trouvera certainement son compte. Le spectateur un peu plus exigeant ou plus politisé, n'en sera que plus déçu. On attend encore un film coréen qui mette le doigt là où ça fait mal, un film tout sauf politiquement correct.

  © Mai 2001