Navigation Cho-Yaba

 

Cinema
Chroniques

Warning: Cannot modify header information - headers already sent by (output started at /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/cinema.php3:4) in /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/chroniques/films/kidsreturn.php3 on line 10
Kids Return

KIDS RETURN

Takeshi Kitano, 1996

avec Masanobu Ando, Ken Kaneko.

Il n'est jamais trop tard pour découvrir un Kitano, eh oui, on peut ne pas avoir vu tous les Kitano. Il faut dire qu'après coup, et au premier abord, celui-ci est à un peu à part dans la filmographie de Takeshi Kitano.

Shinji et Masaru sont deux petits voyous. Elèves de lycée, ils préfèrent se la jouer petites frappes plutôt que travailler. Particularité : Shinji possède un vélo, et adore faire des ballades en emmenant Masaru sur son porte bagage. Masaru le chef de leur duo, celui qui décide, Shinji ne faisant que suivre.
La première partie du film nous montre nos deux lascars en train de vivoter, accumulant les rackets, les coups d'éclats, d'abord assez amusant, puis franchement criminel, comme l'incendie de la voiture d'un prof. Une première partie tranquille, au rythme bien connu de Kitano, elliptique comme toujours. Une critique raisonnée du système scolaire, un élève veut travailler tant mieux, un autre ne veut pas, il n'est pas obligé de rester. Shinji qui tentera une fois de revenir en cours, se verra quasiment renvoyer dans les cordes par le prof.

On ne sait pas trop où Kitano veut nous emmener dans cette première partie. On s'attend à une dérive brutale, froide, violente, dont il a le secret, et non. Suite à une petite mise au point effectuée par le grand frère d'une des victimes de leur racket, Masaru décide de se mettre à la boxe, et entraîne une fois de plus Shinji avec lui.
Et là, la révélation, où Masaru ne voit qu'un moyen de se venger, et de monter un cran plus haut dans ses exactions, Shinji y voit lui un moyen de s'émanciper. S'émanciper en premier lieu de Masaru, de sa tutelle, et en second lieu des autres, de tout le monde. D'avoir enfin le droit de réaliser quelque chose par lui-même, sans se faire juger par quiconque.
Masaru prendra un autre chemin, celui de la facilité, celui des yakusas, où il sera une petite frappe comme les autres au début, puis le chef du quartier, on ne sait trop comment.
Shinji lui fera beaucoup de sacrifice pour la boxe, vivra boxe et ira presque au titre. Presque ? Oui, presque car il refusera de tout sacrifier à la boxe. Il échouera par lui-même, à un combat du titre, sans regret, presque normalement.

Pas vraiment de grandes scènes de violence dans ce film, pas non plus de grand message. Kitano se contente juste de critiquer un système qui en demande trop aux jeunes. Trop aux jeunes sportifs, vite jetés dès qu'ils échouent, trop aux jeunes diplômés, où l'on se retrouve vite à trimer comme chauffeur de taxi. Pour les yakusas, pour avoir voulu aller trop vite, Masaru sera vite renvoyé chez lui.
Les deux amis se retrouveront, pour un énième tour de vélo, et à la fatale question de savoir s'ils ont déjà échoué dans leur vie, ils se rendront compte que cette dernière ne fait que commencer. Un message optimiste en somme.

© Brian Addav Avril 2002