Dix ans après le film fondateur du genre (Godzilla), Kimiyoshi Yasuda décide d'en adapter la formule au film en costume. C'est donc à l'époque des samouraïs qu'il situe l'action et le monstre géant n'est autre qu'une statue gigantesque d'une divinité.

Suite à sa prise de pouvoir sanglant du clan, le nouveau chef réduit le peuple en esclavage dans le but de construire une gigantesque forteresse. Mais le fils et la fille de l'ancien chef, ont trouvé refuge dans les montagnes et organisent la résistance.

Majin vaut surtout pour ce qu'il représente, à savoir un téléscopage entre deux genres : le kaiju eiga et le film de samouraï. On y retrouve même la thématique en vogue à l'époque du peuple opprimé qui se soulève contre son maître. Il faut cependant relativiser ce discours contestataire puisque le soulévement s'effectue à l'encontre d'un maître particulièrement cruel et que ce n'est ce n'est pas le peuple lui-même qui résiste mais les anciens fidèles du de la famille déchue qui désirent reprendre le pouvoir.

L'histoire est très classique voire simplissime et c'est avec une impatience croissante que l'on attend l'apparition du monstre. En effet, la statue ne s'anime que pour les dix dernières minutes du film ! Avouons qu'elle se fait un peu attendre et on regrette qu'elle ne soit pas venu écrabouiller quelques méchants un peu plus tôt ! Le reste est donc sympathique mais parfois un peu ennuyeux.

En résumé, Majin est un petit film de monstre divertissant et relativement original par son traitement et sa rupture avec les thèmes plus classiques (insectes mutants, martiens, ...).