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Rébellion

RÉBELLION

Masaki Kobayashi, N&B, 1967

avec Tatsuyoshi Ehara, Go Kato, Toshirô Mifune, Tatsuya Nakadai, Michiko Otsuka, Yôko Tsukasa.

Japon, 1725. Isaburo (Toshirô Mifune) a réussi grâce à ses talents de sabreur à se faire une place auprès de seigneur. Ce dernier vient de répudier Dame Ichi (Yôko Tsukasa) qui lui a donné un fils. Il offre Dame Ichi en mariage au fils de Isaburo, Yogoro (Go Kato). Peu enclin à accepter, Isaburo sous la pression de son fils finit par accepter l'offre. Deux années plus tard, Ichi a donné une fille à Yogoro et le couple s'aime sincèrement. Mais le fils de Dame Ichi et du seigneur est devenu l'héritier du clan et le retour de Dame Ichi au château est exigé. Ni Yogoro, ni Dame Ichi ni Isaburo ne sont prêts à céder même au prix de la destruction de la famille voire du clan. Commence alors la rébellion.

Il est curieux de voir à quel point, à une époque où la notion de groupe au Japon était encore plus présente qu'aujourd'hui, certains réalisateurs japonais ont utilisé le chambara pour louer l'individualisme, la contestation et la rébellion. En prenant pour cadre le Japon féodal qui plus est. On citera par exemple le premier film de Hideo Gosha, Trois Samouraïs Hors-la-loi, chroniqué ici même.

Par soif de justice, Isaburo soutient son fils dans sa lutte contre l'autorité. Isaburo est un pauvre homme qui a réussi à construire une famille par ses talents au sabre. Il est dominé par sa femme et pour lui, le refus de céder représente la seule action individualiste qu'il est pu entreprendre de sa vie.

Le film montre la lente montée en tension et les choix de plus en plus réduits qui se présentent à Isaburo et sa famille. Petit à petit l'étau se ressert et la fin tragique semble inévitable mais rien ne pourra empêcher Isaburo d'aller jusqu'au bout. Superbement orchestrée, cette montée en tension maintient en haleine d'un bout à l'autre et je serai bien cruel de vous dévoiler le dénouement.

Si l'ensemble du film n'est que discussions (qui pourtant ne lassent jamais car chaque mot est longuement pesé) pour arriver à une résolution du conflit qui puisse contenter toutes les parties, l'explosion de violence finale vient magnifiquement le conclure. Une violence pressentie depuis longtemps par tous les protagonistes.

Puissant et beau, Rébellion est un film sur la soif de justice mais qui se conclut sur un constat amer. Un homme seul peut-il se rebeller contre un système en place ?

© Novembre 2000