Navigation Cho-Yaba

 

Cinema
Chroniques

Warning: Cannot modify header information - headers already sent by (output started at /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/cinema.php3:4) in /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/chroniques/films/saison.php3 on line 10
Ma saison préférée
MA SAISON PREFEREE

Chen Kun Hou, 1985

avec Sylvia Chang, Lee Tzong-Sheng

 

C'est avec un plaisir sans cesse renouvelé que je vais, un mercredi sur deux à 19 heures, au Centre Culturel et d'Information de Taipei pour assister à la projection gratuite d'un film taïwanais. Face à un public rare, est projeté un film dont généralement je ne sais rien avant de venir, augmentant ainsi l'effet de surprise. Et il faut avouer que pour le moment la chance est avec moi puisque excepté le déjanté mais moyen Tai Chi Ivre, je n'ai eu le droit qu'à du bon voire de l'excellent. Que ce soit un surprenant film dont j'ai oublié le titre mais où figure Maggie Cheung et un dauphin (!) ou le sublime Kuei-Mei, portrait d'une femme de Chang Yi, je sais que j'ai bien fait de me priver momentanément de repas pour venir. On pourra lire par ailleurs la chronique de Les Kakis projeté lui aussi au CCIT.

Venons en à Ma Saison Préférée. A vrai dire, je ne connais rien de Chen Kun Hou mais il semble qu'il est tenu la caméra pour le maître Hou Hsiao Hsien pour les excellents Les garçons de Fengkuey et Un été chez grand père. Pas un manchot donc.

Ma saison préférée nous raconte l'histoire de Liu Hsiang-Mei (Sylvia Chang), jeune femme indépendante, capricieuse et moderne qui suite à une aventure avec son patron marié, tombe enceinte et décide quitter son travail et son amant. Voulant absolument donner un nom à son enfant, elle se met à la recherche d'un père momentané en l'épousant par contrat d'une durée de un an. Lui est présenté Pi Pao Liong (Lee Tzong-Sheng), un vieux garçon supersticieux (il ne veut pas d'aventure avec une femme avant 30 ans par peur de la malchance), bon bougre qui gère une petite entreprise de dactylographie, s'occupe comme un père de sa jeune nièce et renfloue régulièrement les finances de sa soeur. Acceptant à contre coeur d'épouser Liu Hsiang-Mei, il supporte les ingérences de cette dernière jusque dans sa vie professionnelle. Amoureux mais sachant ce sentiment non réciproque, il exaspère Liu Hsiang-Mei en comptant le moindre centime et remboursant sa part avec zèle à chaque achat profitant au ménage. Liu Hsiang-Mei le trouve trop bon, trop gentil.

Chen Kun Hou adopte le ton de la comédie douce amère pour décrire les relations parfois tendues du couple (lorsque Liu revoit son ancien amant, Pi Pao réagit comme le mari trompé) mais aussi les petits bonheurs qui émaillent leur vie commune (on rit beaucoup lorsque le couple doit faire semblant face aux parents de Liu et pendant la cérémonie de mariage). Lorsque Liu fait finalement une fausse-couche, elle subit les remontrances sévères de Pi Pao Liong qui l'accuse d'avoir été trop active et inatentionnée. Rompant le contrat plus tôt que prévu, ils se séparent. Sur fond musical d'une chanson sur la solitude, on pense que le film se termine, chacun retrouvant sa vie solitaire. Mais Chen Kun Hou offre ce qui semble être une deuxième fin ou peut-être laisse-t-il le choix au spectateur entre deux alternatives. En effet, le film se poursuit et s'achève dix minutes plus tard sur la même chanson mais cette fois, il est acquis que le couple va se reformer pour de vrai.

Chen Kun Hou nous offre une jolie comédie taïwanaise pleine d'humour mais dont on reprochera la platitude ou du moins le classicisme surtout au niveau de la forme.