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Shall We Dance ?

SHALL WE DANCE ? (Shall we ダンス ?)

Masayuki Suo, 1995

avec Koji Yakusho, Tamiyo Kusakari, Naoto Takenaka, Eriko Watanabe, Yu Tokui, Hiromasa Taguchi, Reiko Kusamura, Hideko Hara, Shûichirô Moriyama, Masahiro Motoki, Misa Shimizu, Akira Emoto.

Une comédie familiale suffisamment subtile pour valoir le détour et servie par des acteurs magnifiques. Que demander de plus ?

Un salaryman très sérieux, marié et ayant une fille adolescente, tombe sous le charme d'une professeur de danse aperçu à la fenêtre d'un immeuble en prenant le métro. Dans le but initial de l'approcher, il décide de s'inscrire aux cours de danse. Mais au Japon, ce type d'activité est synonyme de honte sociale. Il cache donc son nouvel hobby à ses collègues ainsi qu'à sa famille. Sa femme finit cependant par se demander s'il n'aurait pas une aventure extra conjugale.

Énorme succès au Japon, Shall we dance ? est une comédie familiale d'une grande finesse et qui porte en elle une critique parfois très cruelle de la réalité sociale japonaise. S'inspirant de la réalité - la danse comme moyen de rencontre est perçu comme un moyen honteux, le film dépeint avec humour les bonheurs et les malheurs d'un salaryman confronté au regard des autres mais aussi à sa propre existence.
En tant que comédie, Shall We Dance ? est d'une réalisation très classique voire conventionnelle. On n'échappe ainsi pas aux personnages légèrement caricaturaux et à une construction du récit peu originale - notamment les phases d'entraînements en vue d'une compétition. Ce classicisme se justifie par le fait qu'il apporte plus de poids aux vérités du film sans pour autant que ce dernier ne soit jamais démonstratif. S'il est un reproche que l'on peut cependant faire à Shall We Dance ?, c'est sa durée, un peu trop longue.
La première partie est la plus comique mais également la plus intéressante quant à ce qu'elle révèle sur la société japonaise, la famille et la vie en entreprise. Loin d'être complaisant, le regard de Masayuki Suo est même parfois cruel, cruauté cependant atténuée par l'humour. De plus, le récit est servi par des acteurs, dont le célèbre Koji Yakusho, tous excellents.
La seconde partie est parfois légèrement plus ennuyeuse en tant qu'elle se concentre plus sur la danse en elle même que sur ce que cette activité est censée illustrer de la société japonaise. De plus, les ressorts comiques s'appuient en grande partie sur les personnages introduits précédemment. D'un autre côté, cela renforce la crédibilité de ces derniers et leur confère une plus grande substance, le personnage de Toyoko notamment, sorte d'alter ego féminin du héros, Sugiyama. A la différence prés que l'on découvre l'existence de sa vie sociale - c'est-à-dire hors de la danse, que peu à peu tandis que c'est l'inverse pour Sugiyama.
La fin du récit appuie un peu trop sur le côté mélodrame et est presque trop typiquement américaine pour être honnête - la famille réunie sous l'impulsion de la fille, mais le message - naturellement optimiste, est passé, et c'est bien là le principal.

Shall We Dance ? est un film dont on comprend aisément le succès au Japon. Comme les meilleures comédies, il utilise l'humour pour mettre au jour une réalité souvent peu glorieuse. Visant un public large, il sacrifie l'originalité pour une une clarté du discours plus grande tout en conservant son humour. Un des rares films grand public suffisamment subtil pour ne pas faire fuir le cinéphile exigeant.

© Janvier 2002