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Shogun's Shadow

SHOGUN'S SHADOW

Yasuo Furuhata, 1989

avec Sonny Chiba, Ken Ogata, Miyuki Kanô, Sayoko Ninomiya, Hiroyuki Nagato, Ippei Shigeyama, Tesurô Tamba, Masaki Kyômoto, Hiroki Matsukata.

J'avoue que je m'attendais à bien mieux en me postant devant ce film ! Hâtivement classé film de samouraïs voire chambara, Shogun's Shadow est en fait beaucoup plus proche du wu xia pan qu'autre chose. N'y apparaîtrait pas quelques acteurs nippons célèbres, on jurerait regarder un pur produit de Hong Kong.

Gyôbu est chargé d'escorter l'héritier du Shogun à Edo. Mais un complot vise à assassiner ce dernier en vue de faire de son frère cadet l'héritier. Commence alors un chemin semé d'embûches pour Gyôbu, Takechiyo (le jeune héritier) et leurs amis.

Le début du film vous plonge immédiatement dans ce que le cinéma de Hong Kong avait l'habitude de nous offrir : horde d'assaillants utilisant des techniques assez dingues (un bélier volant), rythme soutenu et combats qui partent dans tous les sens avec une touche plus japonaise : les éclairs de violence bien sanglante. Mais même les duels (rapides, mortels) du cinéma japonais sont adaptés à la sauce Hong Kong et perdent totalement de leur intensité au profit du spectaculaire.

Après ce passage intense, il faut malheureusement soutenir trois quarts d'heures soporifiques et parfois invraisemblables (le passage d'une gorge est particulièrement ridicule). Si vous vous êtes endormis, une musique rock japonaise inaudible viendra vous réveiller pour assister à une poursuite à cheval impressionnante au cours de laquelle chacun des membres du groupe poursuivi se sacrifie (un des personnages se la joue Sally Yeh dans Golden Queen's Commando) pour ralentir les poursuivant et sauver Takechiyo. Si les combats sont honnêtes, ils deviennent assez vite lassants et surtout, il ne faut pas être trop sensible sur la question des chevaux. En effet, on assiste plus à un spectacle de chutes de chevaux qu'à quoi que ce soit d'autre. Visiblement, la S.P.A. japonaise n'est pas très regardante à ce sujet !

Le pire est qu'alors qu'on croit tout fini, on a encore le droit à un bon quart d'heure pendant lequel le réalisateur semble visiblement vouloir revenir à une forme plus traditionnelle du chambara avec ses conflits de palais, ses gestes désespérés et les thèmes classiques tels que l'honneur, le poids des traditions, l'amour impossible... Mais pour que cela soit convaincant, il faut du temps et ce n'est pas en un pitoyable quart d'heure qu'on parvient à ressentir le moindre intérêt pour des personnages surfaits dont les motivations ont été évacuées pendant tout le début du film (c'est-à-dire l'heure et demi précédente).

Certainement à voir plus comme un hommage à la fois au chambara et au wu xia pan (on y perçoit plusieurs clins d'oeil), Shogun's Shadow n'en reste pas moins un film profondément ennuyeux et parfois à la limite du navet pur et simple.

© Novembre 2000