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I am an SM Writer

I Am an SM Writer (Futei no Setsuki)

Ryuji Hiroki, 1999

Avec Ren Osugi, Yoko Hoshi, Jun Murakami, Eri Yamazaki, Kiriko Shimitsu, Brian William Churchill.

Le cinéma japonais a souvent montré un goût prononcé pour le SM et notamment pour le bondage. Que ce soit les tortures des films de Teruo Ishii aux recents Undo et Topazu en passant par les pinku de la Nikkatsu, ce thème n’a rien de nouveau – les mangas y font egalement souvent référence, voire le dessin du site du film (http://www.slowlearner.co.jp/movies/futei/index.shtml). Cependant, par son ton quelque peu décalé, proche de la comédie, et l’intérêt porté aux personnages plus qu’aux scènes de bondage, I am an SM Writer (Futei no Kisetsu) parvient à trouver sa place.

Kurosaki Sensei (maître, professeur) est un écrivain raté qui gagne sa vie en écrivant des romans érotiques. Pour trouver l’inspiration, il paie des modèles et avec l’aide de son assistant Kawada, n’hésite pas à se lancer dans des séances de travaux pratiques. Sa femme a cependant du mal à supporter les méthodes de son mari et par fiérte autant que par jalousie, elle va faire croire à ce dernier qu’elle a une aventure avec un gaijin (terme péjoratif pour étranger). Pourtant, c’est avec Kawada qu’elle finira par apprécier les joies du SM.

I am an SM Writer est un film au ton étrange qui n’est pas sans rappeler l’atmosphère d’un livre comme Les Pornographes de Nosaka. Plein d’humour et en même temps grinçant et ironique, il parvient a un équilibre entre les scènes érotiques – au final peu nombreuses et s’intégrant parfaitement a la trame narrative, et la description d’un couple en crise, avec quelques scènes fortes particulièrement réussies.
Ren Osugi, qui interprète l’écrivain et qui est un habitué des films de Takeshi Kitano, campe avec conviction un personnage souvent pathétique mais toujours profondément humain. Delaissant sa femme pour son livre, il n’en éprouve pas moins une jalousie extrême lorsqu’il est certain que cette dernière commet l’adultère. Cette dernière, qui à son grand damne n’a plus autant de relations sexuelles que par le passé avec son mari, va retrouver goût au sexe par le biais d’expériences inédites et évidemment SM.

Se déroulant intégralement dans une maison à la campagne, le film est une sorte de modernisation des films de la nikkatsu voire de films encore plus anciens (Teruo Ishii notamment, comme il l'a déjà était évoqué). La maison est typiquement japonaise tout comme l’art de vivre au quotidien, Kurosaki étant toujours habillé de façon traditionnelle et sa femme revêtant le kimono. Le décor typiquement japonais est sans nul doute indispensable lorsque l’on fait ce type de film au risque sinon de tomber dans le ridicule. Et tout le talent de R. Hiroki – qui est loin d’être un débutant dans le genre SM/pinku, et de ne pas tenter de simplement revisiter un thème ou un genre mille fois rebattu mais de jouer sur l’humour. De nombreuses scènes sont ainsi absolument hilarantes – les divagations sur le penis des gaijin ou les descriptions par Kawada des relations qu’il a avec la femme de son maître à ce dernier. Toutes ces scènes font le charme et l’attrait de Futei no Kisetsu. A noter que le script – adaptation d’un roman de Oniroku Dan, est de Hitoshi Ishikawa, également réalisateur (souvent sous le nom de Go Ijuin) mais qui est surtout la personne ayant écrit le scénario de Dead or Alive : Final, réalisé par Takashi Miike !

Le film reste cependant quelque peu limité par son propre sujet. L’humour et l’ironie en font une comédie plutôt légère mais l’atmosphère créée par Hiroki est certainement le point clé, l’épicentre de ce film qui marie avec un bonheur certain SM, bondage, humour, comédie dramatique et ambiance typiquement japonaise.
Uniquement pour les amateurs de cette si particulière culture donc; qui sauront apprécier tant le piquant que l'humour:

images http://www.slowlearner.co.jp/movies/futei/index.shtml

© Décembre 2001