SPACE TRAVELERS (supaas torabaraazu)

Katsuyuki Motohiro, 2000

Réalisateur venu de la télévision, Katsuyuki Motohiro nous avez proposé un film transitoire avec Bayside Shakedown, inspiré de sa propre série TV. Si cette fois il ne s'inspire pas d'une série TV, il n'en garde pas moins l'esprit en intégrant une série animée créée pour l'occasion et qui donne le titre à cette comédie d'action qu'est Space Travelers.

Trois jeunes amis d'enfance décident de braquer une banque pour échapper à leur vies ennuyeuses et partir au loin. Sous le commandement de Nishiyama (Takeshi Kaneshiro), ils investissent la banque à l'heure de la fermeture et suite à une erreur, sont contraints à la prise d'otage. Outre les employés et quelques clients tardifs, un terroriste se trouve également pris parmi les otages. Fujimoto (Masanobu Ando, vu dans Kids Return), un des braqueurs, fou de la série animée Space Travelers, voit dans ses amis et certains otages, la réincarnation en chair et en os des principaux personnages de la série.

Comédie tout public au rythme enlevé avec ses "belles gueules", qui seront surtout familières aux téléspectateurs TV japonais, Space Travelers ravira les spectateurs peu exigeants sur le fond ou qui auront tout simplement envie d'un bon film de divertissement. Dans l'ensemble, le film est bien réalisé, avec un concept de départ intéressant et bien exploité (on ne force pas sur la ressemblance entre les personnages du dessins animés et les personnes réelles), des séquences animées sympathiques et des acteurs convaincants. Évidemment, les personnages sont plutôt caricaturaux et le ton reste extrêmement politiquement correct. Mais l'ambition avouée de Space Travelers n'est justement pas la prise de tête.

Malheureusement, il aurait fallu une demi-heure en moins pour maintenir un rythme qui, paradoxalement, s'épuise alors que la partie action du film débute. Cette dernière partie, qui montre le dénouement et l'intervention des forces spéciales, est filmée au ralenti, voix rendues muettes et musique classique en fond. C'est prétentieux et lourd, loin de ce ton léger, fort à propos, caractéristique du reste du film. Et le film n'en finit plus de se finir, laissant le goût amer de la déception dans la bouche. Dommage.

© Mars 2001