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Till Death Do Us Part

TILL DEATH DO US PART

Daniel Lee, 1998

avec Anita Yuen, Alex Fong, Almen Won, Francis Ng.

Till Death Do Us Part, ou le meilleur film de Daniel Lee, réalisateur, excusez du peu, de Black Mask. Et par la même occasion scénariste de ce fameux Till Death Do Us Part, que Zeni et moi-même citons souvent.
Si vous pensiez que le cinéma de Hong Kong se résumait à de nombreux action movies, que les films plus "sérieux" n'étaient réservés qu'à Wong Kar Waï et autres Fruit Chan, détrompez-vous, et jetez vous sur ce petit film, violent par son sujet.

Nous y suivons la longue descente aux enfers de Bo bo, jeune femme enfant, dessinatrice de contes, marié à Alex, flic de choc à l'ICAC, et mère de la petite Cow Boy, 6 ans.
Bo bo connaît Alex depuis leur plus tendre enfance, et c'est tout naturellement apparemment qu'ils se sont mariés. C'est aujourd'hui l'anniversaire d'Alex, et la petite famille attend avec impatience le retour du maître de maison pour fêter dignement l'occasion.
Alex finit par rentrer, mais pas vraiment pour fêter son anniversaire. Il annonce froidement à sa femme qu'il la quitte pour Belle, sa maîtresse depuis maintenant deux ans.
C'est le début de la descente aux enfers pour Bo bo. Divorce, bataille juridique, prise de conscience de sa condition et de son immaturité. On pouvait s'attendre à du classique, et surtout à de gros trémolos.
Et là, Daniel Lee nous surprend, et prend un tout autre parti. Till Death Do Us Part est peut-être le film le plus violent qu'on puisse imaginer sur un cas de divorce. Pas une violence physique, à coup de revolver, non, la pire de toutes, la violence morale. Celle qui vous humilie, vous rabaisse.
Bo bo dans un premier temps ne sait comment réagir. Elle aime à la folie Alex, et sa fille. Elle ne peut pas imaginer sa vie sans lui, car il est tout ce qui a rempli sa vie jusque là. Elle trouve de la ressource auprès de sa meilleur amie May, qui anime un cercle de femmes divorcées. Il s'avérera bien vite que May a elle aussi très mal vécu son divorce, et qu'elle en a toujours voulu à Bo bo de vivre un véritable conte de femme. Désabusée, elle se pendra devant sa meilleure amie. Bo bo perd alors son seul soutien, le seul qui pouvait lui permettre de tenir le coup. Elle n'arrive pas à faire face, même avec l'aide son avocat, Mok, très attentionné à son égard.
Alex reviendra quelques temps au foyer, suite à l'épisode May, Cow Boy laissée seule se brûlera en voulant préparer de la soupe pour sa mère. Bo bo reprendra espoir et croira retrouver sa vie habituelle.
Le sort s'acharnant sur elle, Alex échappera de peu à la mort, suite à une de ses opérations, et se rendra compte qu'il n'aime que Belle, et non Bo bo. Il repartira. Belle portera le coup de grâce en le convaincant de tout faire pour récupérer la garde de Cow Boy.
S'ensuivra un exposé net et sans bavure de la violence juridique, mentale que va subir Bo bo. Elle perdra peu à peu ce qui lui restait de raison, perdra sa fille, etc.

La force de Daniel Lee avec ce film, est d'utiliser toutes les ficelles qu'il a apprises auparavant avec ses films de genre, pour les mettre au service de son histoire "réaliste". Anita Yuen incarne avec une émotion incroyable le rôle de Bo bo, sa détresse, sa déraison. Le film est ponctué de scènes qui marquent, par leur simplicité, par leur injustice poignante envers Bo bo : la scène ou l'assistante sociale vient auditionner Bo bo, la scène de conciliation au tribunal, et bien sûr, la scène finale. On ne peut que prendre parti pour Bo bo, se mettre à haïr cette Belle qui lui prend son mari, puis sa fille. Le parti pris nous est imposé par Daniel Lee, mais il ne permet que de mieux ressentir tout ce que détruit un divorce.

Avouons le franchement, au départ, on se demandait vraiment ce que pouvait donner ce film, cette histoire, avec ce réalisateur et ces acteurs. Au final, on est scotché par la maîtrise dont fait preuve Daniel Lee dans son cadrage, sa direction d'acteur, exploit qu'il n'a pas totalement réalisé sur Black Mask, et surtout pas réitéré dans l'insipide Moonlight Express ou le très décevant A Fighter's Blues.

Si vous êtes curieux de voir quelque chose de différent venant de HK, n'hésitez pas à vous procurer ce petit film datant déjà de 1998 !

© Brian Addav Avril 2002