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Tokyo Skin

TOKYO SKIN

Hawana Yukinari, 1995

avec Xiu Jian, Mika Takahashi, Ali Ahmed, Yukio Yamato

Oscillant entre le film et le documentaire, Hawana Yukinari nous parle de Tokyo mais d'un Tokyo peu souvent montré. Non pas celui des salarymen mais celui de ceux qui tentent de survivre, de s'adapter à la mégalopole japonaise. Que ce soit le peintre Kazuo (Yukio Yamato) illuminé à la recherche de sa petite amie, l'émigré pakistanais Ali (Ali Ahmed) ayant abandonné une vie confortable pour venir à Tokyo ou le chinois Shu (Xiu Jian, co-auteur du scénario) vivant de magouilles et d'arnaques, tous sont commes ces papillons attirés par la lumière puis pris au piège. Exprimant tous leur dégoût pour la capitale japonaise, ils ne peuvent se résoudre à la quitter, comme victimes d'une toile d'araignée. Le peintre nomade revient finalement à Tokyo en avouant que cette ville est peut-être la moins pire de celles qu'il a visitées, Shu crie sa haine de Tokyo mais c'est le seul endroit où il semble être capable de survivre et Ali, le pakistanais, est victime de ses propres illusions.

Si le sujet principal est bien Tokyo, la ville ultra-moderne, froide et riche, c'est plus à une partie marginale de sa population que le réalisateur s'intéresse et notamment à la population immigrée chinoise et pakistanaise. Venus chercher le confort économique ou simplement attirés par la ville elle-même, les personnages sont incapable de s'intégrer à celle-ci et les seules passerelles vers la population japonaise sont des personnages marginaux et féminins (une prostituée, la jeune provinciale Kyoko jouée par Mika Takahashi). Le japonais "moyen" est le grand absent du film ce qui, sans pesante démonstration, fait surgir le racisme et le rejet des populations immigrées.

Les personnages se cherchent et se croisent sans jamais réellement s'atteindre : Kazuo cherche son amie Yoko qui poursuit Shu, Ali est persuadé qu'une vendeuse d'une épicerie est amoureuse de lui, Kyoko est à la recherche du mari de sa soeur. Tourné un peu à la manière d'un clip jazzy, le film est victime de sa forme et s'avère un peu trop superficiel par moment. Les raisons qui font que les personnages sont irrisistiblement attirés par Tokyo (la Tokyo nocturne, celle de la drogue et du sexe) restent occultées même si c'est peut être là tout le dilemne des personnages, eux-même incapables de dire pourquoi ils restent à Tokyo. L'image finale de la Tokyo Tower illuminée résume à elle seule la ville : un phare attirant les bateaux pour qu'ils viennent s'échouer.