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Tokyo Trash Baby

TOKYO TRASH BABY (Tokyo Gomi Onna)

Ryuchi Hiroki, 2000

avec Mami Nakamura, Kazuma Suzuki, Kou Shibasaki.

Premier film de la série Love Cinema, Tokyo Trash Baby était présenté au dernier festival asiatique de Deauville dans la nouvelle section consacrée aux films numériques. Réalisateur entre autre de I Am a SM Writer, Ryuichi Hiroki nous raconte ici l'histoire d'une jeune femme, Miyuki (Mami Nakamura, l'actrice de Tomie). Miyuki est serveuse dans un café des plus communs à Tokyo. Son patron aime bien les jeunes filles, sa collègue est un peu nymphomane, un salaryman, client régulier, est amoureux de Miyuki.
La banalité de sa vie transforme Miyuki en pseudo détective ès poubelles. Et par la même occasion elle tombe amoureuse d'un de ses voisins musicien, Yoshinori, dont elle connaît partiellement la vie intime grâce, notamment, au contenu de ses déchets. Des photos montages pullulent sur les murs de sa chambre la montrant dans les bras de son bien-aimé virtuel. Courageuse, Miyuki va retrouver Yoshinori à la suite d'un de ses concerts pour passer une nuit d'amour... Yoshinori lui dévoilera sa connaissance du petit jeu du triage des ordures.

Ryuichi Hiroki met en scène une jeune femme typiquement japonaise, rempli d'ennui, qui se crée un autre univers où elle peut vivre à sa guise. Une femme qui se met à rêver au prince charmant, et qui forcément idéalise sa cible. Celle-ci, devenue tellement parfaite dans l'esprit de Miyuki, dévoilera le jour tant attendu de la rencontre une personnalité totalement différente.
Il est assez simple de s'identifier ou de comprendre les actes de Miyuki, car cela a dû arriver à bon nombre de personnes de tomber amoureux de quelqu'un que l'on connaît à peine et que l'on finit par idéaliser. L'idée est bonne, faisant un peu penser à la seconde partie de Chungking Express de Wong Kar Wai. Cependant, là où Wong Kar Wai traitait de plusieurs histoires, Ryuichi Hiroki ne traite que celle de Miyuki, qui finit par traîner en longueur. Tokyo Trash Baby a finalement plus l'aspect d'un long court métrage.
Mais il trouve cependant ses marques en tant que film plus intime et personnel grâce à cette formidable DV, qui nous rapproche de plus en plus des acteurs. On devient finalement aussi proche d'eux que Miyuki l'était envers Yoshinori. Ce qui nous dévoile plus facilement leurs défauts et leurs qualités, car dans un film en DV, le talent des acteurs est primordial. L'impossibilité de faire de belles images ne pourra combler les lacunes des acteurs comme cela arrive souvent dans de nombreuses grosses productions. Sans parler, bien-sûr, de l'inventivité obligatoire pour intéresser le spectateur d'un film en DV. Car là où dans un blockbuster le scénario est secondaire, le talent d'acteur convenu, habituel voire médiocre, le film arrivera quand même à faire du tape à l'oeil grâce à l'énorme travail technique et visuel, ce qui est beaucoup plus délicat pour un film en DV.

3/5

© Tom.D Mars 2002