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Uzumaki

UZUMAKI (Spiral / Vortex)

Higuchinsky, 2000

avec Eriko Hatsune, Fhi Fan, Hinako Saeki, Keiko Takahashi, Ren Osugi.

Uzumaki serait-il le premier manga live à réellement tirer son épingle du jeu de la récente déferlante de films d'horreur nippons ?

Dans la petite ville de Kurouzu, Kirie Goshima (Eriko Hatsune) est une étudiante ayant pour meilleur ami, Shuichi Saito (Fhi Fan) dont le père Toshio Saito (Ren Osugi) est obsédé par les spirales qui ponctuent la vie quotidienne. Celui-ci filme avec son caméscope tout ce qui à trait à sa passion dévorante. Des escargots, à la réalisation de poterie, des mouvements circulaires dans un bol de soupe miso jusqu'à l'idée d'être soi-même une spirale grâce à une essoreuse. Mais il n'est pas le seul à être atteint d'une étrange obsession. Sa femme développe une phobie des spirales au point de se trancher les bouts de doigts après s'être rendu compte que ses empreintes digitales comportaient des spirales. Un étudiant ne vient en cours que quand il pleut, et ce à une allure peu rapide. Une fille commence à avoir des cheveux excessivement bouclés. Les habitants de la ville deviennent de plus en plus étranges. Kirie ne comprend pas trop ce qui se passe autour d'elle, mais essaiera tant bien que mal à quitter cette ville accompagnée de son meilleur ami.

Akihiro Higuchi aka Higuchinsky réalise ici un film de série B délirant tiré d'un manga de Junji Ito de 1999 (dont 2 autres mangas ont été réalisés en films live : Tomie et Kakashi).
De l'homme spirale à l'homme escargot en passant par de longs cheveux en tortillons et la fumée s'échappant de la cheminée d'un crématorium pour se transformer en tourbillon, on se retrouve devant un délire visuel qui reste très sobre. Peu d'effets "pour jeunes", mais plutôt une manière très timide où le seul effet de caméra autorisé est la rotation / spirale. La réalisation en reste somme toute classique mais la joie de voir des événements aussi bizarres et insensés rattrape la réalisation peu originale, ce qui n'est pas plus mal non plus. Cela change des films où la caméra court dans tous les sens pour ne finalement rien montrer d'intéressant (cf. Versus). On évite ainsi l'overdose d'images et d'enchaînements de plans totalement inutiles à la narration.
Les acteurs y sont aussi remarquables. Tout d'abord la jeune actrice Eriko Hatsune dont Uzumaki est son premier film et qui joue d'une manière très particulière. Son jeu ne paraît pas vrai mais ne sonne pas faux pour autant. Cela est sûrement dû au fait qu'on la voit souvent parler dans un plan de face, centré dans le cadre. Elle donne un peu de fraîcheur et de légèreté.
Puis, il est agréable de voir Ren Osugi, un des acolytes de Beat Takeshi dans un rôle qui diffère de celui du yakuza étripé de Brother ou du flic paraplégique d'Hana-Bi car celui du père aux yeux qui tournent en rond n'est pas un rôle très habituel.
La musique a aussi un rôle particulier dans ce film. Elle n'est en aucun cas angoissante, plutôt amusante et donnant un ton léger et peu sérieux au film qui le rapproche ainsi plus d'un anime que d'un film d'horreur dans la lignée de Ring.

Voilà donc un bon divertissement de série B peu effrayant mais plutôt surprenant. Car après la vision du film, on se surprend à bloquer sur des spirales totalement anodines...

3/5

Texte & Illustration © Tom.D Décembre 2001