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Jen King Ping est un réalisateur ayant sévit exclusivement dans la Catégorie III. On le connaît déjà ici pour son très moyen Suburb Murder.

Kit (Lau Siu Gwan) est un flic de Hong Kong infiltré dans la branche thaïlandaise d'une organisation de la pègre de HK. Au cours d'une opération qui tourne au carnage, sa femme Ching (également flic, interprétée par Yiu Ching Ching) est tuée. Kit réussi à devenir le bras droit du chef (Oncle Fung) de la branche thaïlandaise mais veut revenir à HK. Dans ce but il organise la destruction des activités de l'organisation en Thaïlande et oblige Fung à un repli sur Hong Kong. Là bas, il devient chauffeur de Ah Lung le parrain. Celui-ci a une femme, Judy (Yiu Ching Ching), qui est le sosie de Ching. Kit se lie d'amitié avec Judy. Mais son statut d'agent infiltré le met dans une position difficile surtout lorsque Judy est kidnappée.

Film d'action auquel se mêlent de nombreuses scènes érotiques, Body Lover n'est certes pas novateur ni bien original mais il reste très divertissant.

Les scènes d'actions sont honnêtes avec quelques gunfights et combats de kung fu qui viennent donner un rythme agréable au film. Rythme souvent brisé par des scènes de sexe interminables sur fond de musique exécrable genre synthé des glorieuses années 80. A voir tout de même une très longue scène de massage érotique (ah la Thaïlande) réalisé à l'aide de la poitrine par deux jeunes thaïlandaises qui savent y faire. Si ces scènes érotiques sont plutôt ennuyeuses, le film est sauvé par l'extrême violence de certaines scènes. Comme l'égorgement au fil à couper le beurre d'un patient par une fausse infirmière (Julie Lee Wah Yuet) après lui avoir fait l'amour. Violence pas seulement graphique, car dans Body Lover il ne vaut mieux pas trop s'attacher aux personnages ! Ni à la cohérence de l'ensemble puisque Ching initialement rendue sourde et aveugle s'avère finalement tout bonnement morte. Ou encore, on voit la police monter une opération contre la pègre en se faisant passer pour un gang adverse. Dans ce but, les policiers n'hésitent pas à massacrer des innocents pour faire plus crédible !

Outre que pendant les scènes érotiques, la musique se fait très présente avec quelques superbes titres de cantopop ringarde et de solos de synthé à découvrir absolument. Ce n'est pas sans rajouter au charme de ce film qui pour un film de 1993 donne plus l'impression d'avoir été tourné dix ans auparavant (styles vestimentaires, grain de l'image, bande son….). Notons enfin que visiblement les traducteurs étaient à cours de synonymes puisque " Cut the crap " revient dans la bouche des personnages dans une phrase sur deux.

Bref, un excellent film divertissant qui mérite son classement en Catégorie III et dont la fin surprenante ajoute encore au plaisir.