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Deux ans après Dr. Lamb, Otto Chan visiblement en manque cruel d'inspiration réalise un rip off de Dr. Lamb. On y retrouve donc tous les ingrédients qui avaient fait le succès du film de Danny Lee. L'originalité en moins.

Lau Shu Bill est marié et a un enfant. Il ne peut cependant réfréner son instinct de tueur et assassine régulièrement des prostituées, haine des femmes héritée d'une enfance traumatisante. Il ramène les corps chez lui et joue avec, découpe des parties du corps, les filme ou les photographie. Mais un jour, la jeune et jolie soeur de sa femme vient à aménager chez eux. Peu à peu, une forte complicité lie cette dernière à Lau Shu Bill. Mais ce dernier sait qu'il ne pourra pas longtemps résister à ses pulsions et cherche à l'éloigner. Sans ressources, cette dernière se prostitue et rencontre Lau Shu par hasard. Celui-ci, amoureux fou lui avoue tout, tout en lui déclarant son amour avant d'être arrêté et exécuté.

Comme on peut le voir, au niveau du scénario les changements avec celui de Dr. Lamb sont subtils. Là encore, c'est par l'intermédiaire de flash-backs que l'on apprend l'histoire de Lau Shu Bill puisque ce dernier est en prison dès le début du film et se confie à un co-détenu. Surtout, les personnalités des deux tueurs et leurs modes opératoires respectifs sont identiques. De plus tous deux sont plongés dans un environnement familial d'apparence équilibré. Leur traumatisme provient de l'enfance dans les deux cas et à pour conséquence une haine des femmes et plus particulièrement des prostituées dans Diary of a Serial Killer. On retrouve donc des scènes identiques, telles que le découpage de parties de corps, le jeu avec les cadavres comme avec des marionnettes, le fait de filmer les actes nécrophiles.

On retrouve même une scène similaire d'aspect comique lorsque Lau Shu Bill perd un sein qui est récupéré par une voisine qui le prend pour du poisson séché ! Allusion à la célèbre scène du sein dans Dr. Lamb. Une autre scène vaut tout de même d'être raconté : alors que Lau Shu se masturbe devant un film porno de bondage, sa femme intervient et commence à le masturber après avoir versé de l'huile sur ses mains. A ce moment là, la fille du couple pleure dans une chambre mitoyenne. La femme de Lau Shu va la consoler et revient peu après en reversant l'huile de ses mains dans la bouteille ! Commentaire en voix off de Lau Shu : j'ai oublié de vous dire que ma femme est également très économe. C'est cet humour qui n'a peur de rien que j'apprécie et rien que pour cela, merci Otto Chan.

L'ensemble est cependant bien réalisé et on accroche facilement à cette histoire de tueur en série. Malheureusement il manque l'originalité et pour un remake, il est largement en dessous de l'original. De plus, le traumatisme, plus dilué dans Dr. Lamb, est ici ramené au fait qu'il ait été surpris en pleine masturbation (vers l'âge de 18 ans!!) par des camarades et humilié par une gardienne de camp qui l'obligea à se masturber devant elle et de jouir en moins de trente secondes. Il n'y parvint pas et eut le droit à un coup de pied dans les parties génitales. Un peu gros tout de même.

Enfin, tout le monde n'est pas Simon Yam et il est difficile d'égaler sa performance dans Dr. Lamb.

En résumé, Diary of a Serial Killer est un film sympathique de tueur en série pas désagréable à regarder mais dans lequel on aurait aimé trouver autre chose qu'une pâle copie de Dr. Lamb.