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Cela faisait longtemps que je n'avait pas vu un film de catégorie aussi intéressant et déjanté. En fait, il me faut je crois remonter à A Chinese Torture Chamber Story.

Eternal Evil of Asia reprend vaguement comme point de départ celui de The Seventh Curse avec son histoire de sorcier thaïlandais. Quatre amis (Kong, Bon, Nam et Kent) reviennent d'un séjour touristique en Thaïlande. Peu de temps après leur retour, Nam (Bobby Au) massacre sa famille avant de se jeter dans le vide (se retrouvant empalé par sept néons, soyons précis !). De plus, Bon (Chan Kwok) qui est sur la point d'épouser May (Ellen Chan), la soeur de Kong (Elvis Tsui, sorcier dans The Seventh Curse), se retrouve impuissant ce qui aiguise les soupçons de May quant à sa fidélité lors de son séjour en Thaïlande. Enfin, cette dernière rencontre la mystérieuse sorcière thaïlandaise Mei (Lily Chung, la meurtrière de Daughter of Darkness), cliente de son salon de coiffure. Peu à peu, May parvient à connaître la vérité sur ce qui s'est passé en Thaïlande. Notre quatre compères se sont attirés les foudres du puissant sorcier Laimi (Ben Ng) en violant accidentellement (si si !) et en tuant (accidentellement également !) sa soeur Shu Mei (Chin Gwan). Laimi est bien décidé à massacrer un à un les responsables de la mort de sa sœur

Appliquant à la lettre une recette fameuse de la catégorie III (gore et délires avec une pincée d'érotisme), Chin Man Kei parvient a réaliser un film réellement jouissif grâce notamment à des effets spéciaux de bonne qualité. Ce qu'il manque justement à Nam Nai Choi et qui permet d'éviter à Eternel Evil of Asia une classification en nanard absolu.

De gore, il en est question à plusieurs reprises lorsque Nam massacre sa famille avant un suicide spectaculaire ou lorsque Kent se dévore le bras pris par une faim soudaine (une grosse faim pour être franc !). Le tout mêlé à une forte dose de fantastique avec utilisation nombreuse d'enchantements divers et variés (statuettes vaudou, invisibilité, placenta volant, j'en passe et des meilleurs). Mais ce qui fait le charme de ce film ce ne sont pas ces scènes gores ou fantastiques par ailleurs très réussies, c'est bien les scènes totalement délirantes et une en particulier qui vaut à elle seule la vision du film.

Il faut en effet absolument voir (pour le croire) Kong être victime d'un enchantement qui transforme sa tête en bite ! Mais visiblement rien arrête les scénaristes de HK puisque qu'il vont même jusqu'à le faire se pisser dessus puis le faire se masturber! Une scène d'anthologie qu'Elvis Tsui doit regretter (inscrire sur son CV que l'on interprète à merveille une bite n'est cependant pas commun).

Autre scène qui vaut son pesant de cacahuètes est celle où Laimi affronte un couple de sorcier dans un affrontement calqué sur le fameux combat "sexuel" de A Chinese Torture Chamber Story. D'ailleurs, c'est Julie Lee Wah qui reprend le rôle de la sorcière dans un rôle identique à celui qu'elle tenait dans A Chinese Torture Chamber Story. Comme quoi, il y a des rôles qui vous marquent à vie...

Notons enfin que Yuen King y interprète un rôle quasiment identique (et tout aussi court) à celui qu'elle tenait dans Raped by an Angel, à savoir celui de la grande prêtresse de la fellation (le fameux Ice Fire Stance...)!

Bien d'autres débilités du genre vous attendent dans ce film, véritable joyaux de délire à la cantonnaise qui s'offre le luxe d'effets spéciaux impressionnants (l'homme invisible notamment). On regrettera seulement la manie de Chin Man Kei de filmer les gens de manière oblique (ou bien le trépied était cassé ?). Mais peut-être est-ce un effet voulu à la manière des scènes fantasmées qui apparaissent dans un magnifique noir & blanc du plus bel effet (sans ironie).

Un divertissement de grande qualité qui satisfera les plus difficiles : gore, érotisme, humour, tout est réuni avec talent pour un film largement sous-estimé.