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On prend les mêmes et on recommence ! Un an après Naked Killer (Clarence Ford, voir chronique) qui était basé sur un script de Wong Jing, ce dernier prend la caméra avec Andrew Lau (Stormriders) mais reste au script. On retrouve également deux des acteurs de Naked Killer : Chingmy Yau et le fameux Simon Yam.

Chu Man Man ( Ng Suet Man) est remarquée par Eric (Mark Cheng, qui jouait déjà un violeur obsédé et tronçonneur dans The Peeping Tom, voir chronique) alors qu'elle joue dans une publicité (qui a dit que c'était le seul passage intéressant ?). Ce dernier, avocat, va alors monter une machination diabolique (disons carrément incroyable) afin de pouvoir violer Man Man puis passer pour la victime et gagner le procès intenté contre lui par Man Man (c'était prévu, évidemment). Malheureusement, Eric va également vouloir s'en prendre à la meilleure amie de Man Man, Yau Yuk-nam (Chingmy Yau) qui joue en sa compagnie dans la même publicité. Malheureusement, disais-je, car Yuk-nam est la petite amie de Brother Tat (Simon Yam) un chef de triade au bon fond. De plus, Yuk-nam s'avère nettement plus maline et combattive et c'est Eric qui va se retrouver dans une fâcheuse position (en plus d'être habillé comme un clown).

Surfant sur le succés de Naked Killer, Wong Jing réalise à peu près la même chose, visant exclusivement le public masculin intéressé par le cocktail classique de viols, violence et sexe "cheap". Le problème est certainement dans le fait d'avoir voulu se montrer un peu trop sérieux. Ainsi, le procès occupe une grande partie du film et les détails de la machination de Eric sont tous exposés (il faut reconnaître que pour pouvoir violer Man Man sans conséquences, il se montre particulièrement génial). En dénonçant une justice qui à tendance à considérer la victime d'un viol comme le coupable, Wong Jing est relativement convaincant mais cela ne colle pas avec le ton général du film (viols, scènes de sexe "mouvementées", meurtre et découpage à la tronçonneuse!). Autre cheval de bataille de Wong Jing : les rapports protégés. En effet, Eric n'oublie jamais de mettre une capote avant de commettre ses exactions par peur du SIDA. Comme par hasard, il l'oubliera quand il sera victime de Yuk-nam qui utilise une doublure séropositive que Eric va violer par erreur (ami de la finesse et du bon goût, évitez Wong Jing comme la peste!).

De facture très classique, Raped by an Angel est un produit formatté et qui manque de saveur (même Simon Yam reste cantonné dans un rôle sans éclat qu'il connait par coeur) et d'audace (comme d'habitude, on n'échappe cependant pas aux vannes graveleuses telle celle du Ice Fire Stance réalisé par Yuen King) mais on est loin de la folie débridée de Naked Killer et ses tueuses lesbiennes. Un bon divertissement tout de même qui se laisse regarder sans mal (et pas sans mâle).

J'avoue que les sous-titres des séquelles ("The rapists union" par exemple) me donne envie de m'attaquer à cette série.