*1/2

1

 

Troisième volet de cette série de films produite par Wong Jing et consacrée au viol. Remarquez qu'il n'y a qu'à HongKong qu'on puisse oser une telle série ! Cette fois, c'est le douteux Aman Chang (qui a commis Fist Power) qui reprend le flambeau.

Li Chi Shen (Alex Fong), propriétaire de plusieurs entreprise est candidat à l'élection de Chief Executive (haut poste dans l'administration de la ville) mais voit sa popularité s'effriter lorsqu'il est accusé de viol. En effet, plusieurs viols ont été commis sur des O.L. (Office Ladies ou secrétaires) faisant du O.T. (Over Time) dans un de ses immeubles et lorsque qu'une employée, Chi (Pinky Cheung), légèrement attardée mentale est violée, elle l'accuse. Il est en outre sujet à des hallucinations très sexuelles. De plus, Chi est la soeur de Hung, un policier chargé de l'enquête avec son collègue Seven (Simon Lui, A Lamb In Despair). Tandis que Li Chi Shen clame son innocence, intervient la psychologue Ho Wai Hee (Angie Cheong), une ancienne petite amie de Li Chi Shen. Mais Li Chi Shen est maintenant marié à Yin (Kenix Kwok), fille du roi de l'électronique à HK et à qui il doit sa réussite sociale.

Aman Chan reprend la série sans s'éloigner d'abord de la tradition imprimée par les deux premiers épisodes. A savoir qu'un homme socialement intégré et apparemment hors de tous soupçons, est accusé de viol. On se dirige vers un procès mais déjà, Aman Chan change les règles du jeu. D'abord, on ne sait rien (et on doute fortement) de la culpabilité présumée de Li Chi Shen. De plus l'intervention de l'ancienne petite amie maintenant psychologue vient encore plus troubler la donne.

Apporter un changement à la série n'est certes pas un mal, loin de là, mais malheureusement Aman Chan commet plusieurs grosses erreurs : d'une part il s'embourbe dans un scénario totalement débile et d'autre part, il trahit l'esprit des épisodes précédents de différentes manières. D'abord sur le fond puisque l'accusé n'est pas le monstre caché sous l'homme fréquentable. Et sur la forme, il ne s'intéresse que de très peu aux viols eux-mêmes et comme scènes érotiques, il propose des sortes de strip-tease bien léchés sous forme de clips qui sont des hallucinations de Li Chi Shen. Les scènes érotiques sont donc un peu pompeuses et ne s'intègrent que très mal au récit. Heureusement, il se rattrape en partie par quelques scènes un peu plus violentes sur la fin qui donnent un peu rythme.

Je ne voudrais pas vous dévoiler le pot aux roses mais sachez que le scénario est de plus en plus abracadabrant au fur et à mesure de l'avancement du récit et que si Li Chi Shen n'est pas tout blanc, il n'est pas non plus un monstre. Là où Aman Chan s'en sort mieux c'est par un comique (parfois douteux mais qui a dit qu'on n'aimait pas ça?) notamment par l'intermédiaire d'un inspecteur (Seven) totalement abruti (on pense à Anthony Wong dans Daughter of Darkness). Ainsi ce dernier déclare : "Si j'étais intelligent, je ne serais pas policier mais violeur". Autre emprunt, cette fois à Red to Kill, c'est dans le viol d'une fille attardée mentalement. Mais Aman Chan n'exploite pas le sujet (du viol) et préfère s'intéresser à la perte des valeurs familiales et à la place de la femme dans la société de Hongkong. De ce fait, il se place en contrepoint des films précédents dont le thème était l'impunité dont disposaient les violeurs à Hongkong Certes, ils s'agissaient de films pour distraire et pas des pamphlets mais il y perçait un propos plus intéressant et une dénonciation (tout en l'exploitant !) du viol.

Ne voulant pas faire un deuxième remake du premier film, Aman Chan pond un scénario tiré par les cheveux mais surtout abandonne le viol comme centre de la thématique pour la remplacer une enquête policière et transforme un film de viols (genre particulier à Hong Kong voire à Wong Jing) en un film policier à suspens, plutôt classique et agrémenté de quelques scènes érotiques trop sages pour vraiment plaire.

Ce troisième opus est tout juste bon à faire patienter jusqu'au suivant.