Makoto
Kawabata
: live
à Paris, juin 2001
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Après une tournée
fort bien accueillie en Irlande et en Angleterre avec Acid Mother Temple,
Makoto Kawabata s'offre en quelque sorte des vacances en France avec
une tournée solo. La dernière date s'est faite à Paris
: un concert de musique improvisée dans une salle tout aussi improvisée...le
Bimbo Lounge. Dans la lignée de You are the Moonshine
(Marino) le set de Kawabata n'est pourtant pas à mille lieues de l'esprit
du fameux collectif psyché. En effet, dans les deux cas, il se porte
en héritier de ces musiques des années soixante-dix où
la réussite d'un morceau se juge à l'état de trance qu'il
provoque. Non, sans rire, il y a fort à parier que Makoto fonctionne
un peu comme ça (C'est d'ailleurs comme ça qu'il faut aborder
Jigetsu, son disque de drone). Ce qui fait le prix de la performance
de Makoto, c'est la fraîcheur de son approche, alors que paradoxalement,
il ne fait pas forcément dans la nouveauté : les notes tenues
ad libitum évoquent l'orgue de Klaus Schulze, la delay, qui amène
Makoto à jouer en permanent décalage avec le son de l'ampli, Robert
Fripp et les éclats de bruit peuvent trouver des échos dans
des horizons divers (disons Masayuki Takayanagi).
Etonnement, sur les 45 min du concert pas un seul temps mort ni aucune odeur
de réchauffé n'est venu mettre un bémol. Pourtant, on pouvait
avoir quelques soupçon. La production du troubadour en question n'est
pas exempte de quelques accidents de parcours. Et quand on voit un guitariste
empoigner un archet, on peut souvent craindre le pire. L'artifice venant souvent
combler un manque de créativité.
Pourtant, Makoto le maniera assez bien lors d'une prestation assez minimaliste.
Attention, minimalisme ne signifie ici rien d'autre qu'évacuation de
toute ligne mélodique et progression basée sur de lentes montées.
Car Kawabata n'hésitera pas à la moitié du set à
enclencher la disto et de mouliner sauvagement une fois l'archet posé.
Le canevas était donc à peu près le même que celui
de sa prestation radiophonique enregistrée auparavant pour l'émission
de Franq de Bimbo Tower sur Alligre. Mais la durée plus importante lui
a permis d'enrichir son propos qui sur les ondes manquait un peu de substance.
Quelques glissandi évoquant un violon ou deux notes graves jouées
de manière répétitive se dégageant de la masse sonore
ont fait toute la différence.
On prétend que Makoto reviendrait dans quelques mois à Paris avec AMT, à suivre donc...
Florent, juin 2001