DJ Pica, Pica, Pica Planetary Natural Love Gas Webin 199999
Pika ! Pika ! Qu’est-ce qui est rond, poilu, fluorescent et qui lance des éclairs ? Non, non, rassurez vous, vous n’êtes pas sur le site favori de votre petit frère…Ces dessins au feutre, ces collages…Bien sûr ! C’est la nouvelle attaque du EYE polymorphe ! Sa dernière mutation ! Yamatsuka, Yamatanka ou EYE tout court, ici, il répond au doux patronyme de DJ Pica, Pica, Pica, Pica, Pica, Pica, Pica, Pica, Pica, Pica, Pica, Pica (ad lib.). Comme dans le dessin animé (mais si, celui qui devance le mot "sexe" dans les moteurs de recherche !), ce petit mot piquant et éclatant signifie "éclair" en japonais…EYE espère donc nous en mettre plein la vue avec sa nouvelle casquette de DJ. Et ce n’est pas de l’humour, EYE est bel et bien en train de devenir le DJ hype des clubs tokyoïtes. Donc ici, fi de hurluberlurlements. A la place, un pur disque de mix…
On savait déjà que EYE remixait. On connaissait ses accointances avec Ken Ishii. On a pu être surpris récemment de la sortie des trois volumes de Rebore – remix d’extraits des Boredoms pour un parfum très électro concocté par U.N.K.L.E, Ken Ishii ou DJ Krush…Récupération ? Nenni ! (nani ?) C’est que d’ici, on voyait mal se profiler la nouvelle scène japonaise émergente, qu’on appelle "Trance". Ne vous y fiez pas, ici, pas de minets allant chercher sa dose de communion tribale le samedi soir en GTI customisée. Certes, on ne vous le cache pas, c’est quand même très techno, et pas de la techno minimaliste et de bon goût. Mais c’est loin d’être du réchauffé Tu rance (hum hum j’ai honte…)
A force d’être psychédélique, la scène musicale nippone, et les boulimiques Boredoms en première ligne, allait bien se laisser tenter par une tranche de néo-psychédélisme techno…Mais les japonais ne seraient pas ce qu’ils sont s’ils n’accommodaient leurs plats de pleins de petits trucs bizarres – abats de seiches, prunes salées, radis jaunes sucrés…tout en récupérant des recettes éprouvées en Occidents : croquettes de pommes de terre au bœuf haché, nouilles de blé…
Réveillez vos papilles, la techno japonaise est en train d’expérimenter ! On y incorpore des instruments électriques et acoustiques : la guitare fait la texture, la batterie, la base. AOA où officie un autre transfuge des Boredoms, Hirah en est l’exemple le plus marquant…Bien sûr les musiciens incultes pourront toujours ajouter de la sauce toute prête : même si EYE n’a jamais joué un instrument de sa vie, il ne se prive pas de mixer comme bon lui semble bon nombre d’ingrédients hétéroclites…
Le son général de Planetary Natural Love Gas Webin 199999 est avant tout très tribal : de nombreux disques de musiques traditionnelles (Afrique, Asie, Salsa…) sont utilisés. C’est le son qui revient de manière la plus régulière, s’inscrivant par là dans l’esprit des soirées nipponnes où la platine flirte avec l’orchestre de percussions. Des extravagances radicales de EYE, il ne reste guère de traces : tout juste un morceau de Henry Kaiser en intro…Les références extra techno sont intéressantes sans être iconaclastes : Bill Laswell, Ryuichi Sakamoto, Philip Glass. Le minimum pour un DJ un tant soit peu crédible. Quelques disques convenus : Galliano, Tommy Boy…Quelques autres exigeantes : DJ Soul Slinger…Une majorité d’artistes peu connus, du hip hop à la jungle, en passant par la Techno et autres…Attention, décrit comme ça, Planetary peut apparaître comme un disque de mix comme tant d’autres ! Si je vous dit qu’à deux ou trop d'occasions, des ambiances disco ou spacio-kitsch se font entendre, vous aller me jeter le CD à la tête (Je vous connais, à force d’écouter de la musique expérimentale et bruyante, vous êtes devenus agressifs…). Pourtant, un son particulier demeure, venant sans doute du mélange échevelé de styles, d’ambiances qui s’imbriquent de manière originale, des couches de sons bizarres et hétéroclites se chevauchent…Certes, ce n’est pas Otomo Yoshihide, mais ce n’est pas le but. La seule prétention ici est l’entertainment, la danse…Allez, encore quelques essais pour être vraiment original et sidérant…on n’en attend pas moins de EYE tout de même…
NB : Si au sortir de sa période petit monstre jaune, votre petit frère vous demande un jour une mix-tape de Cut Killer, à la place, glissez lui discrètement ce disque…Peut-être qu’un jour il se mettra à Hanatarash…
Titre 1 (124 Ko)
Titre 9 (81 Ko)
Titre 17 (93 Ko)
Titre 22 (99 Ko)
DJ Pica, Pica, Pica : Planetary Natural Love Gas Webin 199999. Comma. 2001.
Florent, Mars 2001