Space Streakings Hatsu Koi

Ce n'est certainement pas Space Streakings qui va faire mentir certains a priori sur le Japon. Pur produit d'une génération nourrie aux jeux vidéos, le groupe est une sorte de groupe/gadget qui ressemble plus à une réunion d'adolescents peu studieux ne sachant pas quoi faire de leurs soirées qu'à une véritable formation musicale. Rassemblement hétéroclite d'instruments plus ou moins virtuels, Space Streakings est le groupe né de la rencontre de quatre farfelus nommés Screaming Stomach (Vocal, Guitar, Trumpet et Kazooka), Captain Insect (Bass, Voice, Programming), Karate Condor (Discoattacker, Dragonballz, Voice) et Kame Bozooka (Vocal, Altosaxophone, Bazookahorn). Tout un programme.

La musique est d'ailleurs le parfait miroir de cet univers qui mélange inspiration électronique et folie furieuse matérialisée par le rythme implacable de la boîte à rythme et les nappes de scratch/samples et des quatre voix, matraqués sans pause durant les onze titres qui constituent l'album Hatsu Koi. De Yume No Shima à Nohten Chiyyoka Hyper Love, guère le temps de reprendre son souffle. Et au cas où votre cerveau embrumé aurait finit par ne faire qu'un avec le rythme endiablé, les hurlements d'une sirène de paquebot sur Nohten Chiyyoka Hyper Love viendront vous rappeler brutalement que Space Streakings ne font pas dans la comptine pour gamins. Au contraire, si ces derniers n'ont pas chopé une crise d'épilepsie en jouant au dernier jeu Nitendo en vogue, Space Streakings se fera une joie d'en provoquer une.

Le point fort du groupe, une énergie débordante presque punk, devient vite le principal reproche. On ne peut nier une bonne volonté chez ces quatre doux dingues mais il faut bien avouer que l'ensemble a tendance à être un peu trop monocorde. BPM, samples et cuivres, la formule est certes sympathique mais elle aurait demandée à être un peu adaptée de morceau en morceau. Si ce n'est le final de Sanzu No Kawa qui permet à nos neurones de sortir d'un monde de champignons magiques pendant quelques secondes, on reste collé à la musique comme à un écran, persuadé de perdre son temps et pourtant incapable de s'en détacher. Malin, le goupe fourni même une paire de lunettes (les space glasses) à découper. Comme quoi, l'univers des Space Streakings est surtout un univers musical qui s'écoute...avec les yeux.

On ressent cependant un réel potentiel qui ne demande qu'à s'exprimer comme sur l'excellent Ai To Nikushimi No Kisetu où le saxo s'exprime enfin plus que par quelques notes éparses et qui ressemble à s'y méprendre à la ligne du saxo d'un morceau des Béruriers Noirs. Potentiel qui se concrétisera sur le futur album du groupe, Nana Toku

Yume no Shima (158 Ko)

Sanzu no Kawa (157 Ko)

Ai To Nikushimi No Kisetsu (205 Ko)

Nohten Chiyyoka Hyper Love (161 Ko)

Hatsu Koi de Space Streakings (NUX-D5). NUX Organization, 3-690-47, Hibarigaoka, Zama, Kanagawa, Japan.

Deux vidéos du groupe sont disponibles sur internet : http://www.southern.com/southern/band/SPCST/

zeni, février 2001