Universal Errors / Tone Sketch in Polar Light
V.A / A Tribute to Nippon

Si la scène japonaise peux sembler d'ici dominée par une poignée de stakhanovistes que l'on retrouve à toute les sauces (Otomo Yoshihide, Tatsuya Yoshida, Makoto Kawabata etc..) ce n'est pas ce disque qui va changer votre vision... En effet, Universal Errors n'est autre qu'une nouvelle excroissance de la galaxie Boredoms puisqu'on y retrouve ATR, leur percussionniste attitré. Loin du nectar punk-free-junk du début, Universal Errors se rapprocherait plus des dernières expériences du groupe phare d'Osaka et surtout des orientations pop de Seiichi Yamamoto, qui, ce n'est pas un hasard, porte aussi la casquette du label UMMO. Si Sandalwood, le premier morceau s'ouvre de manière menaçante, c'est surtout pour mieux marquer que par la suite, les esquisses de Tone Sketch in Polar Light seront douces et apaisées. Orgues vintage pour ajouter une touche 60's psychédélique et pour poser le décor, instrumentaux menés par les mélodies claires et simple de la guitare électrique...La musique est à l'image de la pochette naïve, pastel ....un dessin en ligne claire. Intemporelle, la musique d'Universal Errors dresse un pont improbable entre les Boredoms et The Shadows! Qui l'eut crû? Ce chemin tordu menait déjà au post rock de Tortoise, mais il semblerait dorénavant que le Japon soit lui aussi relié, devenant depuis peu la banlieue de Chicago... Jim O'Rourke d'ailleurs ne vient-il pas de produire Sangatsu (chez P-Vine), dont on peut imaginer les boitiers ornés de malveillants autocollants : "Le T....... japonais"? Laissons aux autres le soin de juger la valeurs des épigones et signalons juste qu'Universal Errors a été fondé en 1995... Se limitant tout d'abord aux clubs de Tokyo et d'Osaka, leur musique a quand même mis plus de six ans avant de venir se loger sur la surface d'une galette argentée... Gageons qu'un planning chargé et que quelques années d'hibernation n'ont rien arrangé. Sans être à la hauteur de sept ans d'attente, ce disque intelligent et apaisé fait preuve d'une grande maturité, celle d'un groupe qui a confiance en sa musique et qui ne marche pas à l'esbroufe... Les morceaux sont plus ou moins improvisés en studio pour étre ensuite retravaillés et remontés. Le dernier morceau, justement un live enregistré 1997 et laissé tel quel, permet d'entendre l'évolution du groupe, et l'on comprend alors la nécessité de ce disque : Universal Errors avait encore beaucoup de choses à dire...Achetez celui-là, il serait dommage d'attendre le retour de la comète pour se procurer leur prochain disque...
Dans un registre tout autre, la compilation Tribute to Nippon est un joyeux fourre-tout... Sous prétexte d'offrir un hommage iconoclaste à leur nation (cf. le livret : swastika malmenée et empereur du Japon sans dessus dessous), les membres de la tribu disparate des musiciens underground du Kansai se fendent de morceaux issus de tous horizons. Brouillons lo-fi, pop désuète... Ce Tribute to Nippon rappelle un peu la compil Tone Poem Prchives, elle-même produite par Seiichi Yamamoto...l'esprit junk et la dérision en plus...ainsi le morceau 8 que l'on pourrait trduire par : Kimigayo (An actual recording: I communicated with an alien.) /
Koichi Nakaya and an alien...La plupart des groupes sont totalement inconnus, ou alors sont connu pour avoir été produit par Seiichi Yamamoto... Ainsi : Golden Syrup Lovers, Helicoid 0222mb... On retrouve aussi EAD avec un membre d'Universal Errors justement... Outre un membre de Spasmom (un groupe présent sur les compils Tag Rag) qui nous gratifie d'un dub assez lo-fi, Ultra Fuckers représentent la scène hard-core/rock d'Osaka... Quelques stars toutefois jouent le rôle d'invités surprises : Null, pour un très bon titre solo, dans son registre habituel, mais pourtant très inspiré (sa haine du Japon peut-être?), ATR ou encore Fumio Kosakai d'Incapacitants, ici à la guitare et à la voix! Et bien sûr, ce genre de compil ne serait pas complète sans EYE. Et même si son nom n'apparait nulle part, on se doute que le petit signe cryptique et palindromique n'est autre que sa signature à peine dissimulée...Doroasu, c'est quoi, un vieux Hanatarash? Une compil réservée toutefois aux acharnés. Et même si deux ou trois titres pourront plaire aux oreilles les plus hermétiques au son japonais (les presque surannés The Fox ou Nagisa Ni Te...deux titres que j'adore), l'esprit général de cette compil ne convaincra que ceux qui sont sensibles à la dérision nippone...

Universals Errors :
Sandalwood
Metamorphone
Hummingtop

Tribute to Nippon :
Doroasu : (kanji/cryptic title)
The Fox : Hashira
Jenny on the Planet : Comlate
Uchu Engine : (???)
Nagisa Ni Te : Oyasumi Osaka

Universal Errors, Tone Sketch in Polarlights (UMMO, 2001)
V.A. : A Tribute to Nippon. (UMMO, 2000)
http://www.ummorecordings.com

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