Navigation Cho-Yaba

 

Cinema
Chroniques

Warning: Cannot modify header information - headers already sent by (output started at /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/cinema.php3:4) in /mnt/116/sdb/a/4/zeni/acz/chroniques/films/shower.php3 on line 10
Shower

SHOWER

Shower est le second long métrage de Zhang Yang qui avait déjà réalisé Spicy Love Soup en 1996.

Zhang Yang, 2000

avec

Hasard du calendrier, le dernier mois aura vu l'arrivée de trois films chinois (Chine Continentale) sur les écrans français. Ces trois films donnent un assez bon aperçu de ce que peut être aujourd'hui le cinéma chinois. Du réalisme à caractère social de Le Protégé de Mme Qing, à la fiction mâtinée de documentaire de Suzhou River, ces films prouvent, si cela est encore nécessaire, l'extraordinaire vitalité de ce cinéma. Pourtant, Shower ne parvient pas, loin de là, à atteindre le niveau des deux films précédents.

Da Ming, jeune cadre ayant quitté son village natal pour faire carrière à Shenzen, revient voir son père suite à un malentendu. En effet, son frère Erming, un attardé mental, lui a fait parvenir une carte avec un dessin de son père endormi que Da Ming a cru mort. Erming et son père s'occupent d'une maison de bain qui constitue toute leur vie mais aussi un lien social fort au sein du quartier.

La séquence d'ouverture de Shower a de quoi déstabiliser. Sur le ton de la comédie, on y voit un homme prendre une douche dans une cabine ressemblant à une station de lavage pour voiture. Mais cela n'est qu'un projet d'un client de la maison de bain. Ensuite, il faut bien avouer que Shower n'en finit pas de décevoir.

D'abord, cette histoire d'un cadre revenant dans son village et y redécouvrant son quartier et surtout son père et son frère, revêt très vite des accents mélodramatiques connus avec quelques éléments de comédie vites oubliés. Et Zhang Yang ne nous épargne aucune grosse ficelle du genre. Il s'égare de plus dans les petites histoires des clients dont on finit très rapidement par se lasser. On est en plein dans un académisme ronflant, certainement dû à la volonté de Zhang Yang d'éviter la censure.

C'est d'ailleurs le principal problème car là où le film offrait un formidable matériau pour décrire une situation de la Chine d'aujourd'hui, Zhang Yang se contente d'un regard impassible, sans parti pris. La maison de bain et tout le quartier doit être rasé pour laisser place à des commerces modernes. Plutôt que de s'intéresser à la destruction des liens sociaux dont la maison de bain en est le symbole le plus fort, Zhang Yang ne montre que la partie visible de l'iceberg (la fête officielle célébrant la destruction du quartier et le relogement des habitants par exemple) et se concentre sur la relation entre Da Ming et son père. Si les dernières images du film nous montre le quartier détruit comme après un séisme ou une guerre, la force contenue dans ces images est nulle à l'image de l'ensemble du film, fade comme de l'eau plate.

Si on ajoute à cela une dérive sous forme d'une histoire se déroulant dans un temps plus ancien et dans un autre lieu, et dont on se demande l'intérêt et le lien véritable avec le reste de l'histoire, on arrive au final à un film sans saveur, un mélodrame flirtant souvent avec l'académisme.

© Novembre 2000