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Moe no Suzaku
MOE NO SUZAKU

Naomi Kawaze, 1995

Brian Addav : Très joli film japonais que voilà, chronique de la vie d'une famille, de deux adolescents en particulier, évoluant avec celle du village où elle habite. Il se décompose en deux parties. La première nous présente donc la famille aux temps heureux, celle de Eïsuke, jeune garçon, un peu grand dadais, de sa cousine Michiru, petite fille, de ses oncle et tante, Kozo et Yasuyo, et de sa grand-mère Sachiko. La mère de Eï(suke) est parti à Osaka, laissant son fils chez son oncle, Kozo. Ce dernier vit dans un petit village des montagnes boisées du Japon. Kozo et Yasuyo forment un couple heureux, Eï s'occupe de Michiru comme de sa petite sœur. Leurs vies sont rythmées par l'école, les pique-niques, le rythme de la nature. Une vie heureuse, sereine, d'autant plus que le train doit arriver au village. Synonyme d'avenir assuré pour le village. Transition. Passage de nuages noirs, annonciateur de mauvais temps. Début de la seconde partie, quinze ans après. La métaphore est un peu lourde, mais s'oublie vite. Eïsuke est devenu un jeune homme maintenant, il travaille, et subvient au besoin de la famille, Kozo étant à la retraite. Michiru est devenu une jeune lycéenne, et l'amitié fraternelle qu'elle éprouvait pour Eï s'est mué en premier amour pour Eï. Yasuyo, voyant que le salaire de Eï ne suffit pas à subvenir aux besoins de la famille, décide de travailler, elle aussi. La vie n'est plus rythmée par les aller-retour de l'école à pied, comme autrefois, mais par les trajets effectués par Eï en moto, emmenant sa cousine à l'arrêt de bus, où sa tante au travail. C'est le début des temps difficiles. La ligne de train vient juste d'être abandonner. Le village est promis à une morte lente. Sa destiné est de se vider de ses forces vives, petit à petit. A l'image de la famille. Elle aussi donc, va se vider des forces vives. Le temps va faire ses ravages, Kozo et Yasuyo vont accuser leur âge. Perdre leurs dernières illusions. Devant l'arrêt de la ligne de chemin de fer, Kozo se sent devenu inutile. Il n'est plus le pilier de la famille, charge échue à Eï, sa fille grandit, devient indépendante, ses voisins qu'ils côtoient depuis des années quittent le village, pour aller en maison de retraite. Il voit ce village mourir, et avec lui, ceux et ce qui ont/a fait sa vie. Il décide lui aussi de partir, de prendre sa caméra, de garder une trace de sa vie. Il n'en reviendra pas. C'est le début de la fin. Yasuyo accuse le coup, elle tombe malade et doit quitter son travail. Seuls Eï et Michiru semblent encore porteur d'un certain espoir. Michiru est plein émoi amoureux pour Eï, allant même jusqu'à jalouser sa mère qui travaille dans la même entreprise qu'Eï. Eï semble insensible à cet amour. Où plutôt, il a cette certitude des adolescents qui savent que tout est déjà joué. Pour lui, Michiru reste sa petite cousine. Il a d'autant plus d'autres préoccupations avec la disparition de sa cellule familiale. La disparition de son oncle. Sa tante qui s'en remet mal, qui tombe malade. Et ce village qui se meurt. Yasuyo décide de rentrer dans sa famille, et donc de quitter le village. Lourd choix pour Michiru, qui doit choisir entre Eï et sa mère. Le lien maternel sera le plus fort, même après l'aveu de son amour à Eï. Yasuyo et Michiru quittent donc le village, laissant seuls EÏ et Sachiko, qui eux partent vivre en ville, où travaille Eï, la maison étant trop grande pour deux. Dans le dernier plan, Sachiko se laissera emporter par la mort, la fin pour elle, la fin de la famille, la fin du village. Il reste Eï, seul, dernier tenant du passé. Alors nous revient cette phrase illustrant un cours où Michiru n'écoutait pas, préférant penser à Eï. Ce cours traitait de l'impermanence des choses. Impermanence des gens, des familles, des villages.