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Zato Ichi

ZATO ICHI & THE GOLD CHEST

Kazuo Ikehiro, 1964

avec Shintaro Katsu

Sixième volet (sur 26 épisodes !) en couleurs des aventures du masseur/samouraï aveugle Zato Ichi.

Zato Ichi (Shintaro Katsu) est impliqué dans un complot de l'autorité afin de voler les paysans d'un village et est accusé de vol. Retrouvant un vieil ami, il décide de leur venir en aide et de se disculper. Mais la soeur d'un homme qu'il avait tué quelque temps auparavant (dans un précédent volet de ses aventures) est bien décidée à se venger.

Comme d'habitude pour les séries de films (chambara eiga, films japonais de samouraï) de cette période faste, on ne déroge pas à la règle : un héros affronte plusieurs adversaires et se range au côté de l'opprimé, du faible. Le héros est peu loquace, possède une particularité (ici il est aveugle, Lone Wolf a son enfant) et sa conduite est guidée par un profond sens du devoir, de l'honneur et de la loyauté si ce n'est pas la vengeance (Lady Snowblood). Généralement désabusé et profondément individualiste, il s'oppose violemment à tout forme d'autorité.

Nombres de chambara portent en eux ce thème de la révolte contre l'autorité et il y pointe parfois un discours libertaire. C'est tout particulièrement le cas de ce film qui voit Zato Ichi apporter son soutien à un mouvement de révolte paysanne. Il les aide à combattre une autorité politique et judiciaire corrompues. Mais à tout instant il garde son indépendance, refusant le rôle de leader. Le film est donc une attaque violente contre toutes les formes d'oppression mais également contre la dérive des mouvements d'opposition comme lorsque des hommes tentent de dérober l'argent des paysans pour aider leur chef, opposant et ami des paysans !

Zato Ichi garde une grande lucidité et est en fin de compte une sorte de libertin dont le seul but est de profiter de la vie. Il n'a ainsi aucun scrupule à gagner de l'argent au jeu et profite de sa cécité pour approcher une femme dans un bain public. Jamais il ne s'apitoie sur son sort heureusement contrebalancé par un talent au sabre inégalable et inégalé. Son attrait pour la vie facile mais aventureuse (il ne cherche pas la richesse mais aspire à une vie pleine d'aventures et surtout indépendante) se double d'un discours récurrent contre le pouvoir corrupteur de l'argent.

Peu violent graphiquement, Zato Ichi ne tombe jamais dans l'excès et les jets de sang dont sont coutumiers de nombreux chambaras, ce qui n'empêche pas de belles scènes de combats rapides. On y retrouve le charisme imposant du bourru Shintaro Katsu (Hanzô, Le Soldat Yakusa), formidable du début à la fin.

Zato Ichi est donc film de samouraï de très bonne facture avec en filigrane un discours politique libertaire.