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Jam Films

JAM FILMS

2002

Le projet Jam Films regroupe sept réalisateurs japonais pour sept courts métrages d'environ quinze minutes chacun. Disposant d'une totale liberté, les différents réalisateurs ont chacun œuvré dans des styles très différents et avec plus ou moins de succès, chaque court métrage portant néanmoins l'empreinte de son réalisateur. Jam Films est un bon moyen de découvrir certains des réalisateurs les moins connus mais sans unité de style ni de thème, l'ensemble reste un peu trop fourre-tout. D'autant plus que les courts sont très inégaux entre eux et que comme souvent dans ce genre de projet, certains réalisateurs tirent leur épingle du jeu tandis que d'autres en ressortent perdants.

 

The Messenger de Ryuhei Kitamura
On ne peut pas vraiment dire que Ryuhei Kitamura (Versus, Aragami) se soit vraiment foulé pour cette participation extrêmement paresseuse. On retrouve dans The Messenger le thème cher à Kitamura de la frontière entre la vie et la mort. Les clins d'œil appuyés à Versus ne jouent pas en sa faveur (on a l'impression d'avoir à faire à un add-on comme pour les jeux vidéo) et l'ensemble ressemble à un exercice de style quelque peu vain.

Ken Tama de Tetsuo Shinohara
Réalisateur du récent Inochi, Tetsuo Shinohara n'a visiblement pas l'étoffe d'un grand réalisateur. Sauvé in extremis par un scénario sympathique et l'humour, Ken Tama est une réalisation très fade et sans surprises. Si le ton de la comédie correspond bien au format, on ne peut pas dire que Ken Tama soit d'une grande originalité, loin s'en faut.

Cold Sleep de George Iida
Le grand perdant de ce projet est sans conteste George Iida. Sa comédie futuriste est complètement ratée et insipide. Le scénario est aussi bâclé que la réalisation, absolument insupportable. L'absence visible de second degré rend les plaisanteries d'une incroyable lourdeur sans que rien ne vienne sauver le film du désastre, même pas les acteurs, eux-aussi en petite forme.

Pandora - Hong Kong Leg de Rokuro Mochizuki
Rokuro Mochizuki a commencé sa carrière en tant que réalisateur de films érotiques avant de rencontrer un certain succès avec son film Onibi le Démon. Cependant, il n'a pas oublié l'érotisme puisqu'on le voyait récemment co-signer le script de Bastoni. Plus sensuel qu'érotique, Pandora est une comédie extrêmement bien construite et réalisée, où l'humour s'associe à la sensualité avec un brin de perversité. Ce judicieux mélange fonctionne à merveille avec, de plus, une musique moyen-orientale qui ajoute à l'étrangeté de l'ensemble.

Hijiki de Yukihiko Tsutsumi
A mon sens le meilleur des sept courts métrages, Hijiki est un huis-clos hilarant qui n'offre guère de moment de répit. Issu de la télévision et fort d'une longue expérience dans le domaine (il travaille pour MTV et est le doyen des sept réalisateurs de Jam Films), Yukihiko Tsutsumi sait mener sa barque, en matière de rythme notamment. Il possède de plus bien d'autres qualités qu'il exploite à merveille dans Hikiji (qui désigne un condiment japonais). Un humour noir féroce et une mise en scène très originale font de Hikiji un pur joyaux. Yukihiko Tsutsumi est définitivement un réalisateur très talentueux comme le confirment ses films Egg et 2LDK.

Justice de Isao Yukisada
Réalisateur de l'énorme succès Go, Isao Yukisada est l'autre réalisateur, avec Yukihiro Tsutsumi, à véritablement tirer son épingle du jeu. Grâce à un humour décalé, il parvient sur une base extrêmement dépouillée (un cours dans un lycée) à maintenir l'attention du spectateur, contrairement au professeur déclamant la déclaration de Postdam pendant que ses élèves se livrent à diverses occupations. Bien que ne pouvant échapper à quelques longueurs à mi-parcours, Justice est à la hauteur du talent de Isao Yukisada et ravira les amateurs d'adolescentes en tenu de sport…

Arita de Shunji Iwai
Avec Kitamura, Shunji Iwai est l'autre réalisateur à ne pratiquement pas faire usage d'humour. Son court métrage est néanmoins nettement plus intéressant que The Messenger. Cette petite histoire intimiste, entre la fable et le rêve, d'un personnage imaginaire que dessine une jeune fille possède le ton très étrange et caractéristique de Shunji Iwai. On y retrouve l'attrait du réalisateur pour l'adolescence et le passage à l'age adulte et une façon naturelle de rendre les choses très touchantes avec presque rien. Arita ne déboussolera pas les amateurs de Shunji Iwai et fera peut être découvrir aux autres le talent immense de ce réalisateur.


© Novembre 2002